Le gouvernement du Burundi est appelé à augmenter le taux de recrutement des femmes dans l’armée. «Le taux des femmes militaires dans un pays pourrait être un critère de sélection des pays qui vont participer aux missions de maintien de la paix», assure major Francine Ndayisaba, 21ans de service, actuelle assistante du chef d’état-major des forces Amisom à Mogadiscio.
Elle s’en tient aux propos tenus par Binta Diop, envoyée spéciale de l’Union Africaine pour les femmes, la paix et la sécurité, l’année dernière. Selon Major Ndayisaba, cette militante des droits de l’homme a promis qu’elle va plaider pour que les femmes participent à ces missions à hauteur d’au moins 30%.
Pour l’heure, cet officier se dit, néanmoins, satisfaite du taux de participation des femmes burundaises à ces missions. Mme Ndayisaba admet qu’il n’est pas aisé pour une femme militaire de concilier les missions professionnelles et les obligations familiales. Et d’ajouter qu’elle y parvient grâce à la passion qu’elle a pour son métier.
La caporale-cheffe Bucanayandi et l’adjudante Nsavyimana, respectivement chauffeuse et géniaque au 12e contingent burundais en Somalie, encouragent les autres femmes à se faire enrôler davantage dans l’armée. «Nous sommes compétentes au même titre que les hommes», avancent-elles, appelant à dépasser les stéréotypes.
Pour sa part, le chef d’état-major de l’Amisom soutient que la participation des femmes aux missions de maintien de la paix est appréciable. D’autant plus que le recrutement des femmes dans l’armée burundaise remonte aux années 90. Général major Domitien Kabisa tient, toutefois, à rappeler que les femmes ne sont pas recrutées avec l’objectif primordial de leur participation aux missions de maintien de la paix. C’est avant tout pour la sécurité et la défense nationale. Elles doivent donc avoir cette vocation de défendre le pays, mais aussi remplir les autres critères de recrutement, notamment ceux des conditions physiques et des capacités intellectuelles.
«Mais nous faisons tout pour faire participer les femmes dans l’armée », conclut-il, félicitant le Burundi pour son implication dans cette tâche.