Récemment fixés par le ministère de l’Environnement, de l’agriculture et de l’élevage, les prix des produits vivriers attirent les commerçants à stocker beaucoup de haricot, de riz, etc. Pourtant, le prix à l’étalage de ces mêmes produits ne baisse pas.
Ils sont nombreux à vouloir faire des stocks rapidement. Les commerçants grossistes et détaillants sont aujourd’hui aux anges. Dès le matin, ils restent vigilants sur toute personne susceptible de venir au marché avec un sac gonflé. Ils hèlent tous les passants en leur demandant s’ils n’ont pas de haricot ou de maïs. Avec des billets de banque dans la main, ils commencent à demander à l’agriculteur s’il a déjà entendu le prix fixé par le ministère. « Maintenant le haricot, c’est du café, Celui qui a récolté 100kg ne pourra plus s’occuper des caféiers qui ne donnent plus d’argent », explique une femme commerçante à un homme qui vient de vendre ses 20 kg de grains de haricot. Pour les commerçants, il est temps de faire des stocks car dans les mois prochains, les prix peuvent s’envoler. Non seulement, la période est favorable mais aussi les prix règlementés par le ministère de tutelle sont abordables.
« A cette période, nous serions en train de lutter contre ceux qui viennent de Bujumbura proposer plus de gros montants que nous », clame Jonas. Néanmoins, ces hommes et femmes qui veulent rafler tout ne veulent pas qu’on leur demande pourquoi les prix au marché ne baissent pas alors qu’ils achètent moins cher. Selon eux, les stocks de la précédente récolte sont encore pleins. Ils doivent d’abord écouler tout ce dont ils disposent avant de mettre sur le marché ce qu’ils sont en train d’acheter. A la question de savoir si le ministère peut déterminer les prix comme il l’a fait récemment, tous sont unanimes. Ce serait de s’ingérer dans leur commerce. « Je crois qu’il ne peut pas faire cette bêtise car tout le monde n’achète pas seulement au Burundi. La production nationale n’est pas suffisante pour tenir toute une année. S’il advient que cette mesure tombe, on doit s’attendre à des pénuries comme nous l’observons actuellement sur le sucre », pointe Butoyi.
« On favorise ceux qui spéculent sur nous ! »
Au marché, le panier de la ménagère reste plus léger. Que ce soit le riz, le haricot, les oignons, la farine de maïs ou autres produits vivriers, le prix est toujours au plafond. Ce qui surprend plus d’un, c’est comment le ministère a pu laisser les commerçants fixer le prix de vente pour ces mêmes produits vivriers qu’ils stockent en cascade.
« Le riz est à 1 900 Fbu, les oignons rouges sont à 1 500 Fbu et le haricot de bonne qualité appelé communément muhoro sont à 1800Fbu. Quelle est l’utilité de fixer les prix qui enrichissent les riches et appauvrissent les moins nantis ? », s’interroge Brigitte qui fait savoir que maintenant ce sont ceux qui ont les moyens de faire des stocks qui profitent de tout. D’après la population de la ville de Gitega, il fallait vérifier que les commerçants ne s’enrichissent pas sur le dos des pauvres paysans. Selon eux, dans un mois, toute la récolte sera dans les hangars des hommes d’affaire et ils vont se consulter pour monter les prix comme ils le veulent. Pour les uns, c’est une occasion rêvée de gagner plus d’argent.
« Dans quelques mois, nous serons à la merci de ces spéculateurs sans foi ni loi car le ministère leur a servi sur un plateau d’argent la récolte des agriculteurs », déplore Audace de Giheta qui affirme avoir interdit à sa famille de vendre même un kilo de haricot sur le prix actuel. Et pour les autres, il faut libéraliser le commerce car seuls les plus petits en souffrent tandis que les puissants tournent les pouces.
« Nous l’avons vu sur le maïs. Maintenant 1kg de farine de maïs est à 1100 Fbu. Comment expliquer un bénéfice de 420 Fbu par kilo au vu et au su de tout le monde », tacle Anne-Marie une habitante de Shatanya. Quant au porte-parole du dit ministère, il est encore tôt pour agir. Selon lui, les techniciens du ministère vont travailler avec l’administration pour évaluer la situation et prendre des mesures adéquates.
« The most important function of a free price (a price not fixed or regulated by the state) is its ability to serve as an indication of the relative scarcity of a commodity, and automatically ration that scarce commodity to the highest demander. As long as the price of an article is allowed to fluctuate and match the supply with demand, there will be neither surpluses nor shortages, i.e., the market will be cleared at some equilibrium price.
Government price-fixing destroys the clearing and allocating function of prices. By permanently fixing prices above or below their equilibrium values, the regulation prevents the equating of the available supply to the demand. Thus, short-run surpluses or shortages become inevitable. Even worse, the signals sent out by the fixed prices to the respective consumers and producers encourage inappropriate economic activity which tends to aggravate the original situation… »
https://fee.org/articles/the-economics-of-price-fixing/
Quand est ce que la mesure sera appliquée aux produits de l’élevage?
1 litre produit à moins de 50 km de Bujumbura coûte entre 550 fbu et 650 fbu.
Il est vendu à 1300 fbu à Bujumbura.
Tout simplement un racket
@Jambo
J’ai passé six ans à Moscou du temps du pouvoir soviétique: ma bourse de 90 roubles par mois n’a pas changé, et pourtant j’ai toujours mangé à ma faim dans les cafétérias de lúniversité.
LÉTAT SOVIETIQUE POUVAIT FIXER LES PRIX parce que presque toute la production agricole avait lieu dans les grandes fermes de l’Etat soviétique (kolkhozes et sovkhozes) et les magasins d’alimentation appartenaient à l’Etat soviétique.
Quand même il y avait des marchés où les paysans pouvaient vendre librement ce quíls avaient produit sur leur propre petit lopin de terre.
Aujourd’hui au Burundi, en Russie, et ailleurs dans le monde, l’on a adopté l’économie de marché.
Je ne crois pas que l’ETAT BURUNDAIS A LES MOYENS FINANCIERS POUR SUBVENTIONNER TOUS CES PRIX DES PRODUITS DE BASE QUE LE CONSOMMATEUR BURUNDAIS LAMBDA TROUVE TROP ELEVE POUR SON POUVOIR D’ACHAT.
Dans le cas du Maroc (en Afrique du Nord):
« …l’Etat se désengage de l’agriculture, ce désengagement visant essentiellement à la libéralisation des processus de production, de transformation et de commercialisation des produits agricoles, par:
– la vérité des prix, qui vise à éliminer LE CARACTERE ARTIFICIEL DES PRIX SUBVENTIONNES OU CONTROLES PAR L’ETAT…. »
A la page 66 dans Maxime Haubert (1997): Les paysans, l’ état et le marché.
Tu as raison , Stany.
Le gouvernement burundais est complètement incapable d’appliquer cette politique, bonne soit elle.
Barabaza ivya Sobecov et greniers de Gitega
Jewe sinasobanukiwe, mbega ivyo biri mu nzira (AHO ISINZI RY’ABANTU BACA BAHAHONYANGA) ni ibiharage abantu baza guteka canke ni umusenyi wo kubaka amazu?
Abadandaza bari bakwiye kwitaho neza ibiribwa n’abantu kugira ntibifatwe nk’ibija kuribwa n’ibitungwa. IRYO RYOBA ARI ITERAMBERE RININI MUKIBANO/SOCIETE.