A cette occasion, le deuxième vice-président de la République, Gervais Rufyikiri, appelle au changement de mentalités. C’était samedi 22 décembre au stade de Gitega.
« Changeons nos comportements, changeons l’image de notre ville.» Telle était la devise de cette journée » … A 11 h, Gervais Rufyikiri coupe le ruban symbolique sur la colline Musinzira (près du tribunal de Grande instance. Vient ensuite le moment de présenter le symbole du Centenaire situé au même endroit : une colonne en béton armé représentant le tambour, symbole historique encré dans les coutumes de la population de Gitega. « Le tambour a toujours été confondu avec la culture de toute une région », a expliqué Aimé Irambona le concepteur de ce monument. Après plusieurs personnalités présentes se rendent au stade de Gitega.
Hymne national, hymne du Centenaire puis le défilé, qui n’a pas été long comme dans les autres cérémonies officielles. Après avoir souhaité un mot de bienvenu à tous les invités, l’administrateur de la commune Gitega, Valentin Nahimana, a donné des certificats de mérite à quelques personnes qui se sont distinguées dans le développement de la ville. Notamment celles qui ont construit les hôtels (même ceux encore en chantier) et autres immeubles qui font changer progressivement l’image de la ville.
Le gouverneur de la province a, quant à lui, appelé les natifs de Gitega à mettre en pratique la volonté du gouvernement à travers le programme CSLP2 (Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvrette). « Il faut que dans vingt cinq ans Gitega soit une ville très développée dans tous les domaines »,a-t-il rappelé.
La ville de Gitega souffle ses 100 bougies dans l’indifférence, presque
L’ambassadeur de l’Allemagne au Burundi a exprimé sa gratitude envers les autorités qui l’ont invité dans cette fête de la ville fondée par son pays. D’après lui, les Barundi gardent encore les souvenirs de son pays, quoique qu’ils soient l’héritage de l’époque coloniale. Et de citer certains termes allemands utilisés dans la vie quotidienne des Burundais : Ishure, amahera, intofanyi.
Dans un bref discours, un représentant du gouverneur de Kigoma, a souhaité que les pays de l’EAC (East Africa Community) développent davantage les villes qui sont à l’intérieur du pays. En comparant Gitega à Dodoma où siège le parlement tanzanien.
« La ville n’est pas à la hauteur de son ancienneté »
Dans son discours, Gervais Rufyikiri, a appelé la population à s’investir dans le développement de leur province : « Si Gitega avait été toujours porté au cœur par ses natifs, la ville n’aurait pas cette image comme nous la voyons aujourd’hui. La ville n’est pas à la hauteur de son ancienneté.» Un clin d’œil aux natifs de Gitega.
Depuis sa création en 1912 par les Allemands, poursuit le deuxième vice-président, lui aussi natif de cette province du centre du pays, la ville n’a pas beaucoup évolué.
Délaissée par ceux qui devaient la développer, ses natifs, elle a été à l’image du comportement de sa population, surtout ceux qui ont étudié : « Au lieu de mettre ensemble leurs efforts pour développer leur province, ces natifs sont allés vivre ailleurs pensant que quelqu’un viendrait le faire à leur place. Cette mauvaise habitude a fait que Gitega n’ait pas été toujours la ville modèle comme ses créateurs l’avaient initiée.»
Il a recommandé à ceux qui ont des maisons à l’entrée de Gitega de les transformer en étages dans les plus brefs délais. Toutefois, Gervais Rufyikiri reste optimiste. Notamment : les natifs de Gitega commencent à investir dans leur province, beaucoup de projets (l’université communautaire en construction), le projet de l’aéroport à Bugendana, celui du chemin de fer de l’EAC …