Suite à l’ordonnance ministérielle, 421 prisonniers retournent dans leurs familles. Une occasion pour différentes autorités de leur prodiguer des conseils.
<doc4639|right>Lundi 9 juillet à midi. Dans la cour intérieure de la prison centrale de Gitega, c’est la joie. Les prisonniers sont très impatients de connaître ceux qui vont rentrer. Plus de 400 détenus qui ont passé un quart de leur peine attendent une imminente libération conditionnelle. André Mbayabaya, directeur de la prison a prodigué des conseils à
ceux qui sont concernés par la mesure : « Éviter de tomber dans d’autres fautes susceptibles de vous conduire à nouveau devant les juges. » Mais aussi à ceux qui restent en prison : « Ne soyez pas découragés car d’autres mesures peuvent être appliquées dans les jours à venir. Il suffit de vous comporter exemplairement car tout compte pour être commué d’une peine. »
Même son de cloche pour le conseiller principal du gouverneur de Gitega : « Soyez en conformité avec les lois du pays, vivez en harmonie avec ceux qui sont restés
sur les collines. Présentez-vous avec des pièces justificatives devant les autorités administratives à la base pour qu’elles ne vous assimilent pas aux évadés. »
La population craint la recrudescence du banditisme
Tandis que les détenus commués de leur peine jubilent de leur libération prochaine, la population, surtout celle de la ville craint la recrudescence du banditisme et d’autres crimes. Selon elle, l’expérience leur a déjà montré que seulement une petite minorité de ceux qui sortent des prisons s’intègre à la communauté. Pour preuve : « un prisonnier libéré dernièrement a dévalisé la famille qui l’hébergeait. Surpris, il a poignardé à couteaux le père de famille avant de prendre le large. » Selon les habitants, la police devrait garder l’œil sur eux car ils n’hésiteront pas de commettre d’autres crimes pour retourner dans les geôles car beaucoup d’entre eux sont désespérés.
La prison de Gitega, initialement prévue pou accueillir moins de 500 détenus, en héberge 1367. Officiellement, cette maison carcérale dépasse en moyenne de
340% de sa capacité d’accueil. Dans certains quartiers, 200 détenus se partagent
une même chambre qui ne dépasse pas 100 mètres carrés. « Les plus chanceux dorment sur le sol, les autres sont contraints parfois de rester debout toute la nuit. Mais la taille de beaucoup de cellules varie entre 5 et 6 mètres carrés pour dix personnes », selon un prisonnier qui vient de passer 4 ans dans cette prison.