Deux familles et leurs voisins ont été transportés d’urgence à l’hôpital régional de Gitega. Ces habitants de la colline Higiro présentaient tous les mêmes symptômes : diarrhée, maux de tête, vomissements, douleurs abdominales. Les infirmiers parlent de contamination alimentaire.
Dans la salle des urgences, la scène est ahurissante. Les enfants crient et pleurent en appelant leurs mères au secours. Celles-ci n’y peuvent rien, étant elles-mêmes souffrantes : à côté de leurs époux, elles sont courbées, en larmes, geignant de douleurs abdominales, certaines vomissant sur place par manque de force d’atteindre les seaux préparés pour l’occasion.
Ceux qui ont encore la force de bouger demandent où sont les toilettes, les autres qui n’ont plus de force le font sur place. Les aides soignants mains gantées, s’activent à nettoyer la place mais peine perdue, les malades n’arrêtent pas de vomir sur le ciment à peine raclé. Dans cette salle , tous les lits sont occupés. Pour maximiser les places, cinq à six enfants qui sont sous perfusion sont couchés ensembles.
Selon Angélique Nduwarugira, l’origine de cette maladie est la bière de sorgho qu’ils ont bu chez elle : « Nadine Kwizera nous avait apporté une cruche de bière de sorgho pour nous faire ses adieux avant d’aller se marier. J’ai invité alors les voisins et la famille », raconte-elle toute en soulignant que ses deux enfant sont parmi les plus touchés : « J’ ai été épargnée par ce que je ne bois pas de la bière », ajoute-t-elle.
Un malfaiteur qui aurait voulu décimer toutes ces familles
Pour Marie Rose Nshimirimana, cette contamination est d’origine criminelle : « Même les membres de la famille de Nadine qui étaient pourtant restés chez eux sont simultanément tombés malade comme nous », a-t-elle reconnu.
Cette femme ne passe pas par quatre chemins, elle fait savoir que c’est quelqu’un l’ennemi de la famille qui ne souhaite pas que Nadine Kwizera soit mariée : « Nous avions déjà vu des cas d’empoisonnement mais pas de telle ampleur, cette personne voulait décimer toutes ces deux familles », juge-t-elle.
D’après André Nzingirabarya, le beau-père d’Angélique, c ‘était à partir de 2h du matin qu’ il a commencé à avoir des nausées et des douleurs abdominales : « Je croyais que j’étais le seul à en avoir. Mais tout le monde chez moi avait ces même symptômes. Au fur et à mesure que le temps avançait, c’était deux quatre, cinq et puis tous ceux qui étaient chez moi la veille qui sont tombés dans cet état », explique-t-il.
Pour le moment, tous ces malades sont sous une assistance médicale : « Mais la diarrhée et les vommissements aident à expulser les bactéries, c’est pourquoi ils doivent boire beaucoup pour se réhydrater », a reconnu une infirmière.
La police annonce que les enquêtes ont déjà commencé.