Au centre d’enseignement artisanal de Bwoga, les élèves apprennent, entre autres la couture et la menuiserie. Des défis à relever pour faire du centre un pôle d’excellence dans l’enseignement artisanal.
Situé sur la colline Bwoga, commune et province Gitega, entre le Palais présidentiel et l’Ecole des travaux publics (ETP) de Gitega, le centre d’enseignement artisanal de Bwoga accueille les lauréats de la sixième primaire. Serges Niyokindi, directeur, souligne qu’avec ce niveau, il est facile d’assimiler.
Les élèves viennent principalement des provinces Karusi, Gitega, Muramvya et Cankuzo. Afin de s’adapter à la capacité d’accueil, M.Niyokindi indique que les élèves sont répartis en équipes : pour la couture, un groupe de 30 élèves et un autre de 39 tandis que la menuiserie comprend deux équipes avec 11 élèves chacune.
Les élèves ne paient pas de frais scolaire. Le directeur signale qu’auparavant la formation s’étendait sur trois mois. Le taux d’abandon était élevé. Après, poursuit-il, l’Etat a instauré un système de formation modulaire qui consiste à diviser chaque discipline en modules. Chaque élève fait un choix. Par exemple, dans la couture, un apprenant peut décider d’apprendre uniquement à coudre un costume. Le directeur indique que ce système a connu un tel succès qu’ils ont été obligés de refuser l’admission de certains lauréats, la capacité d’accueil étant largement dépassée.
L’année est divisée en quatre trimestres. « A la fin de chaque module, les élèves vont en vacances de trois semaines. On procède à l’inscription des nouveaux candidats ». Le français et les mathématiques sont purement techniques et liés aux métiers. Dans le cours de civisme, le directeur du centre signale que l’on se focalise surtout sur le VIH/Sida. Dans l’entrepreneuriat, les élèves apprennent l’organisation de la vie professionnelle et des activités.
Des défis à relever
Après la formation, le centre n’a pas de moyens pour faire le suivi de ses lauréats. Cela est un grand défi à relever, selon M.Niyokindi. Vétusté et exigüité des locaux sont d’autres problèmes auxquels fait face ce centre. L’insuffisance du matériel, la carence des enseignants constituent aussi des blocages au bon fonctionnement du centre. D’où son appel au gouvernement de créer des écoles de formation des enseignants dans le secteur artisanal.
Même préoccupation chez Zacharie Nzobambona, conseiller à la direction de l’enseignement des métiers et de la formation professionnelle, chargé du recyclage des enseignants. Selon lui, certains enseignants ne sont pas bien outillés en la matière et d’autres sont âgés. Or, précise-t-il, il n’est pas aisé de trouver de nouveaux enseignants. Cependant, M. Nzobambona est optimiste : « Malgré ses maigres moyens financiers, l’Etat commence à penser à ce secteur. Chaque année, un budget est prévu pour le renforcement des capacités des enseignants ».
Quelques filles du centre d’enseignement des métiers en train d’apprendre la couture