Emmanuel Kimara, un quinquagénaire de la colline Nyabitaka, zone Nyabitare de la commune Gisuru, a été ligoté par son chef de zone et a passé trois jours dans un cachot zonal. Suite à cette torture, les bras de la victime sont paralysés. Il demande que justice lui soit rendue.
Emmanuel Kimara a été arrêté, le 12 octobre 2011, à Nyaminazi, commune Kinyinya, par Patrice Mazoya, chef de zone Nyabitare, commune Gisuru. Sur cette colline de la commune Kinyinya, Kimara était allé saluer son fils qui y habite. Accusé d’avoir volé deux vaches, il a été directement ligoté et embarqué dans un camion jusqu’au cachot de la zone Nyabitare, tout près de Nyabitaka, la colline natale et où il réside.
« Les cachots de zones sont très récents »
Le chef de zone l’avait oublié, toujours ligoté, dans le cachot non reconnu par la loi. La police est finalement intervenue pour libérer Emmanuel Kimara. Mais, ses bras étaient déjà paralysés. On l’a transféré au poste communal de la police à Gisuru. L’Officier de police qui a instruit le cas de ce vol a trouvé que M. Kimara était totalement innocent. Il ajoute que les personnes ayant l’habitude d’acheter des vaches volées ont déclaré ne pas connaître Kimara et la décision a été de le libérer sans conditions.
Aujourd’hui, M. Kimara ne peut plus rien faire avec ses bras. Pour manger, on met la nourriture dans sa bouche ; car les muscles de ses bras sont devenus insensibles. Il s’interroge sur son avenir. « C’est fini ma vie. Je ne pourrai plus cultiver», déclare- t-il, avec un air désespéré.
Selon Cyriaque Nshimirimana, gouverneur de la province Ruyigi, ce chef de zone devra répondre de ses actes et l’administration n’y est pour rien. Il demande à la victime de porter plainte et ajoute que le chef de zone n’a pas les compétences d’emprisonner les gens. De même, indique-t-il, les cachots zonaux n’existent plus depuis longtemps.
Patrice Mazoya avait été maintes fois cité par la population dans des actes de torture surtout ceux dirigés contre des membres des partis la coalition l’ADC-Ikibiri. Les associations de défense des droits de l’Homme à Ruyigi révèlent que même des disparitions des gens se sont opérées à partir de ce cachot de la zone Nyabitare.