Un grand ravin d’une trentaine de mètres menace environ 50 maisons du quartier Gikungu-rural, zone Gihosha, commune Ntahangwa. Les habitants crient au secours.
« Nous ne savons plus quoi faire. Nous attendons impuissamment le jour fatidique », confie I.B., un propriétaire d’une maison à moins de deux mètres de ce gouffre. Le ravin Nyanzari s’approche dangereusement des habitations. D’ailleurs, sa maison est déjà amputée de de deux chambres. « Il ne me reste qu’une chambre, le salon et une autre petite chambrette qui servait de stock ».
Ce père de trois enfants dit qu’aujourd’hui, ses enfants passent la nuit dans le salon, des visiteurs sont casés difficilement la chambrette.
L’acquisition de cette maison lui a coûté cher. « En 2008, j’ai contracté un crédit de quatre millions BIF auprès d’une banque remboursable dans cinq ans ». C’est en 2013 qu’il a dû achever la construction de sa maison. Le coût des travaux est estimé à plus de 13millions BIF. « Nous dormons la peur au ventre. Et en cas de pluies, c’est la panique totale », confie-t-il. D’une voix frénétique, il fait savoir qu’il n’a pas encore achevé le remboursement de ce crédit.
Avec ce qui lui reste comme salaire, il se trouve dans l’incapacité de louer une autre maison pour épargner sa famille d’un danger imminent.
Joseph, un autre habitant est désespéré. « Ma maison est au point de s’écrouler totalement. Mais, je n’ai pas où aller. Nous n’avons pas de choix ». Avec ses quatre enfants, il ne lui reste que deux chambres.
Trois autres ont déjà cédé. Les lieux d’aisance et la douche ont subi le même sort. Selon lui, ils sont souvent des nuits blanches. « Quand la pluie tombe, nous sommes obligés de se déplacer ».
Cependant, il signale qu’il y a cinq ans, cet endroit était stable et habitable. « Le ravin s’est constitué brusquement et constitue aujourd’hui une menace pour tout Gikungu-rural ».
Les autorités vont s’enquérir de la situation
Isabelle, une mère rencontrée dans cette localité ne trouve plus de mots pour décrire son désarroi. « Beaucoup d’autorités sont déjà venues ici.
Mais, elles n’ont rien fait pour nous sauver ». Elle souligne que ce ravin ne cesse de s’agrandir au vu et au su des autorités. Et de hausser le ton : « Je suis sûre et certaine qu’elles reviendront avec des caméras, des ambulances, … le jour où le pire va se produire ».
Des fissures se remarquent sur sa maison comme sur tant d’autres de la localité. Des fondations se sont affaissées. Ceux qui ont en peu de moyens ont déjà déménagés.
Ces habitants en danger demandent qu’on leur octroie des parcelles ailleurs. « Chacun pourra se débrouiller pour construire », suggère I.B.
Contacté, Freddy Mbonimpa, maire de la ville dit ne pas être au courant de cette situation. « On va s’informer ».
Idem pour Antoine Ntemako, président de la Plateforme nationale de lutte et de prévention des catastrophes en même temps directeur-général de la police de la protection civile.
« Nous allons constater l’état des lieux de ce ravin. Et en collaboration avec la mairie, et les ministères concernés, on va prendre des mesures pour secourir ces habitants ».