Certains quartiers de la zone Gihosha en mairie de Bujumbura restent confrontés à une pénurie récurrente d’eau potable. Les habitants de ces localités craignent la propagation du coronavirus et des maladies des mains sales.
Lundi 8 juin, vers 11h, le soleil est accablant à Gihosha, au nord-ouest de la ville de Bujumbura. Selon les habitants, il y a deux semaines que les habitants de cette zone vivent le calvaire. L’eau manque cruellement.
Dans le quartier Nyabagere, des gens, bidons et seaux à la main sont à la recherche de l’eau, d’autres sont sur le chemin de retour. Les robinets sont à sec depuis deux semaines. «Avoir de l’eau dans notre quartier est un véritable casse-tête», se lamentent un des jeunes, à la sortie de leur ménage.
Même sentiment d’indignation chez M.N. Il indique que cette pénurie est devenue chronique. Pour avoir de l’eau à utiliser, un bidon leur coûte 500 francs burundais.
Avec l’apparition de la pandémie du coronavirus, cette dame craint le pire. «Le lavage des mains est recommandé pour se prévenir contre cette pandémie, ce qui est impossible pour nous ». Et de demander aux autorités de leur venir en aide.
L’eau, une denrée rare
La même situation est à déplorer au quartier Muyaga. Le seul robinet qui alimente presque tout le quartier est à sec. Les habitants de ce quartier se rabattent sur l’eau de la rivière Nyabagere. Ils craignent des maladies liées au manque d’hygiène.
« On ne sait plus à quel saint se vouer. Nous devons utiliser l’eau puisée dans la rivière Nyabagere ce qui représente un danger sanitaire dans ce moment délicat », se plaignent un habitant de ce quartier.
Sifa Congera, responsable de la borne-fontaine BF14 au quartier Muyaga n’en revient pas. Elle déplore une situation qui met en péril la santé de la population. « Dans notre quartier, il y a des gens qui s’absentent au travail à cause du manque d’eau. Imaginez en tant que femme, passer deux jours sans faire la douche. C’est catastrophique », se désole-t-il.
Cette dame, la quarantaine explique que ce quartier est régulièrement affecté par l’épidémie de choléra. Elle craint le pire en cette période de la Covid-19. Elle interpelle les autorités à se saisir de la question pour prévenir l’irréparable.
Les habitants de ces quartiers demandent à la Regideso de fournir tous les efforts dans la distribution d’eau potable à leurs quartiers. Nous ne pouvons pas appliquer les mesures recommandées par le ministère de la Santé pour la prévention contre le Covid-19 sans eau potable », insistent la plupart d’entre eux.