40 à 50 cas de paludisme dépistés positifs chaque jour… La clinique Saint Joseph de Giheta, en province de Gitega, est submergée. Maternité, pharmacie… se sont transformées en chambres d’hospitalisation.
Tout ce que cette structure sanitaire privée peut avoir comme salle d’hospitalisation est mis à contribution pour l’accueil des nouveaux patients.
Lundi 22 juillet, il est 13 heures à ce seul hôpital sous convention de cette commune. A l’entrée de la clinique, une longue file d’attente s’étire au fil du temps dans un couloir.
La plupart sont des mamans, bébés dans leurs bras, et des enfants. Elles guettent la moindre ouverture de la seule salle de consultation. Elle tourne à plein régime et le personnel soignant travaille sans répit.
Quand la porte se met à crisser et s’entrebâille, c’est un ouf de soulagement du patient qui voit son tour arriver. Ils peuvent passer des heures à attendre. « Je suis sûr que la plupart de ces patients souffrent de la malaria », indiquera le médecin qui consulte.
De l’autre côté de la clinique, des chambres d’hospitalisation. Elles sont presque toutes occupées par les patients atteints de paludisme dont la plupart sont des enfants. Un petit lit d’à peine un mètre de large se partage à deux, voire trois patients. Difficile de faire la différence entre la maternité et la pédiatrie. Les mères qui viennent d’accoucher se retrouvent dans une même salle ou un même lit que les patients souffrant de la malaria.
Autour de 1.000 cas chaque mois, depuis février
Le directeur de cette clinique, Dr Vital Hatungimana, affirme que l’hôpital reçoit 40 à 50 cas de paludisme par jour. Actuellement, 90% de patients souffrent de cette maladie dans toute la clinique.
La plupart sont des enfants de moins de 5 ans. « La clinique est débordée. Des fois, nous sommes contraints de partager un lit à deux patients. Ou renvoyer ceux qui ne se sont pas totalement remis pour continuer leur cure à la maison».
Et de confier que la pharmacie a été déménagée pour laisser place aux patients. De surcroît, la clinique a loué une ancienne école d’à côté pour faire face à ce débordement.
Ce médecin indique que la malaria sévit à Giheta depuis le mois de février. Depuis lors, cette clinique enregistre autour de 600 à 1.500 cas chaque mois, parmi lesquels 7 cas de décès.
Cette clinique offre un traitement gratuit pour les enfants de moins de 5 ans, comme d’habitude pour tous les soins. Pour tous les autres patients atteints de paludisme, le traitement de 2ème degré, la quinine, est payant.
Mais le traitement de premier degré (stade non avancé) est gratuit. Ce dernier traitement, composé par une combinaison de deux médicaments (artesunate-amodiaquine) s’inscrit dans la politique du gouvernement de la gratuité des soins pour le paludisme. Ce médecin déplore toutefois l’inefficacité de ce traitement gratuit. «Plusieurs patients font la rechute».
5 millions de cas de paludisme sont enregistrés, au niveau national, durant ces six derniers mois, selon OCHA, l’Agence des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires au Burundi.