Un véhicule immatriculé en RDC est tombé dans une embuscade tendue par un groupe de malfaiteurs sur la RN5, dimanche 1er avril. Les habitants demandent plus de sécurité. L’administration en appelle à la vigilance citoyenne.
« Nous ne savons plus quoi penser de ces embuscades. Elles sont devenues monnaie courante sur la RN5 », lâche avec désespoir S.N., un habitant de la localité de Buringa, à quelques kilomètres entre la 7ème et la 8ème transversale où s’est déroulée l’attaque.
Des témoins sur place affirment que les tirs ont été entendus à 19h40. « J’étais en train de partager un verre avec des amis quand plusieurs coups de feu ont été tirés», soutient P.H., un habitant de Gihanga. Notre source ajoute que ces tirs n’ont pas continué. S’en est suivi un silence, poursuit-elle, comme si la circulation venait d’être interrompue.
Le lendemain, la population apprend qu’un véhicule immatriculé en RDC en provenance de la province Cibitoke a été la cible de ce groupe armé. Des traces de sang sont visibles le long de la route. « Ce sont des militaires de la position de Buringa qui nous ont révélé qu’il y a eu un blessé par balle au bras parmi les passagers du véhicule visé. »
Incompréhensions
La population apprend également que le chauffeur ne s’est pas arrêté, malgré ces tirs. Concernant le silence qui s’en est suivi, les militaires expliquent, d’après nos sources, avoir suspendu le traffic sur cet axe entre les localités de Buringa et Kagwema pendant trente minutes pour sécuriser la route. « Ils ont dit que le groupe armé s’est volatilisé dans la réserve de la Rukoko et aurait probablement traversé la rivière Rusizi pour se rendre en RDC. »
« C’est la deuxième attaque, depuis le début de cette année. Concernant la première, c’était une patrouille de militaires qui était visée et maintenant c’est un véhicule. Qui sera la prochaine cible ?», s’inquiète B.M., taximan rencontré sur le parking des véhicules en partance pour Gihanga, situé en plein centre- ville de Bujumbura.
Cette situation est d’autant plus incompréhensible, observe notre source, que la réserve de la Rukoko grouille de militaires sans parler de dizaines de positions militaires qui longent la RN5. Et de se demander ce qui manque pour mettre fin à ces embuscades.
Contacté, le porte-parole de la police s’est refusé à tout commentaire. Interrogé, Léopold Ndayisaba, administrateur communal de Gihanga, parle d’un groupe de bandits qui vole et perturbe la sécurité. Et d’appeler les habitants à dénoncer tout mouvement suspect auprès des forces de l’ordre pour plus d’efficacité dans la lutte contre ce genre de banditisme. Iwacu a contacté le porte-parole de l’armée sans succès.