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Gihanga : une affaire de plants de manioc devant la Cour Suprême

05/05/2013 Commentaires fermés sur Gihanga : une affaire de plants de manioc devant la Cour Suprême

Les membres d’une même famille se disputent une parcelle à Gihanga. Des plantes de manioc ont été arrachées. L’affaire est devant la Cour Suprême.

<doc5634|left>Ils se regardent en chiens de faïence. Jean Ndayizeye, Marcelline Sindayigaya, Virginie Bapfana et Dieudonné Gipiriri, accusent leur sœur, Adelphine Muhitira de s’approprier à elle seule, toute la parcelle de la famille. Celle-ci a une superficie de quatre hectares. Elle se trouve à Gihanga dans les paysannats de la COGERCO (Compagnie de gérance de réserves cotonnières). Des plantations de manioc et de riz sont visibles. D’après Dieudonné Gipiriri, le conflit remonte à juin 2011. Selon lui, ses frères et sœurs exploitaient tranquillement la parcelle. Subitement, s’étonne-t-il, leur sœur Adelphine Muhitira a porté plainte, prétextant avoir acheté toute la parcelle.

Pour se justifier, témoigne Dieudonné Gipiriri, sa sœur a présenté des documents falsifiés : « Ses témoins ont changé à plusieurs reprises leurs signatures. » D’après M.Gipiriri, des personnes envoyées par Adelphine Muhitira ont récolté du maïs qu’elles n’ont pas semé dans cette parcelle. « D’autres ont roué de coups des personnes pour cette même affaire, mais elles n’ont pas été inquiétées par la justice», poursuit-il. D’après toujours M.Gipiriri, les dossiers de ces personnes étaient au parquet de Bubanza, il y a plus de sept mois sous numéros RPM 10459/NSC et RPM10301/NSC, mais sans suite. En outre, explique-t-il, le tribunal de Grande Instance de Bubanza avait accordé la parcelle aux exploitants actuels.

Néanmoins, affirme-t-il, l’ancien président de ce tribunal est revenu sur cette décision à travers une simple lettre, avec copie pour information à la police. Pour lui, même ceux qui ont arraché tout le champ de manioc sont libres.

« La parcelle m’appartient »

Adelphine Muhitira affirme avoir acheté la parcelle en 1974 pour 4000Fbu. Elle brandit même l’attestation de vente sur laquelle apparaissent les noms des témoins.

Cette veuve reconnaît l’avoir cédée à ses frères pour exploitation temporaire. Elle se demande pourquoi ils réclament aujourd’hui cette parcelle alors qu’ils n’ont jamais exposé ce problème lors de différentes levées de deuil des membres de la famille. De surcroît, raconte Adelphine Muhitira, le conseil de famille a reconnu que la parcelle m’appartient. « J’ai même gagné le procès au Tribunal de Résidence de Gihanga et au Tribunal de Grande Instance de Bubanza », soutient-elle. Adelphine Muhitira leur demande d’attendre la décision de la justice puisqu’ils ont introduit le recours à la Cour Suprême.

Interrogé par Iwacu, l’OPJ de Gihanga indique que le dossier sur ceux qui ont arraché le champ de manioc est en cours d’instruction. Marc Manirakiza, procureur de la République à Bubanza, demande à la partie qui se plaint d’entrer en contact avec le substitut qui est en train de traiter le dossier. Iwacu a contacté des responsables de la Cogerco pour savoir à qui revient la parcelle et ont précisé que cette société n’a attribué aucun lopin de terre. Ils nous ont renvoyé chez un certain Michel Ndikuriyo qui « maîtrise ce dossier » et ce dernier s’est gardé de tout commentaire.

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