Deux personnes ont été tuées et quatre autres blessées dans une attaque perpétrée par des inconnus, la nuit du 22 avril. C’était dans le secteur Buringa, en commune Gihanga, province Bubanza.
<doc3703|left>Devant les deux maisons la famille, les amis, les voisins étaient venus compatir à la douleur de ceux qui ont perdu les leurs. Ceux qui sont dehors sont silencieux, les uns ont les bras croisés, les autres sont accroupis, les mains sur la tête.
Macozi Kazingu, un congolais qui vie à Buringa depuis cinq ans, vient de perdre son épouse. Ses deux enfants (un de quatre mois) sont grièvement blessés. Des femmes à l’intérieur de la maison, crient et pleurent. Elles entourent le corps inerte allongé sur une natte et couvert d’un pagne.
Dans leur chambre, Macozi revit douloureusement la nuit du drame : « Vers 22h, j’ai entendu quelqu’un qui toquait à la porte d’entrée. Je me suis réveillé pour jeter un coup d’œil à travers la fenêtre de mon salon. J’ai vu une personne, habillé d’un grand manteau tout noir, debout devant la maison. » Il a hésité d’ouvrir la porte et est allé faire part à sa femme de ce qu’il venait de voir. A travers toujours la même fenêtre, il découvre que les inconnus sont à plusieurs et qu’ils font des va-et-vient entre sa maison et une autre juste à côté. Tous ces gens sont armés.
Des grenades et des coups de feu
« Soudain, un des malfaiteurs a lancé une grenade dans la chambre où se trouvait ma femme », poursuit Macozi Kazingu. Il y retourne et la retrouve déjà morte et ses deux enfants grièvement blessés. Il évacue les enfants et les amène dans une autre chambre occupée par leur grand-mère.
Quelques secondes après, une autre grenade explose, mais cette fois-ci c’est dans une autre maison. Les voisins viennent de subir le même sort, une grenade vient d’être lancée dans la chambre de Vital Nsabimana et Evelyne Ndabazaniye. Le couple est grièvement blessé. Macozi Kazingu affirme avoir entendu d’autres coups de feu, quinze minutes après la détonation des deux grenades.
Des sources retrouvées sur place affirment que ce sont ces coups de feu qui ont tué Onésime, directeur de l’école primaire Village 2, située dans le même secteur de Buringa. Il a été tué à la 6ème avenue du Village 2. C’est Guillaume Magogwa, commandant de Brigade ; Serge, commissaire de police à Bubanza ; Joseph Nsabimana (alias Ndombolo) et Jean-Paul Nsavyimana qui ont été les premiers à arriver sur les lieux et porter secours aux blessées.
Le corps de la femme de Macozi Kazingu n’a pas trouvé de place dans les différentes morgues à Bujumbura. Son mari a été obligé de le ramener à la maison en attendant le jour de l’enterrement.