Vendredi 22 novembre 2024

Société

GGL : les tensions dans la sous-région affectent la vie socio-économique des populations

02/06/2023 Commentaires fermés sur GGL : les tensions dans la sous-région affectent la vie socio-économique des populations
GGL : les tensions dans la sous-région affectent la vie socio-économique des populations
Les tensions à répétition dans la région des grands lacs ont des conséquences graves sur la vie socio-économique

Les tensions à répétition dans la région des grands lacs ont des conséquences fâcheuses sur l’économie. Les jeunes rwandais et congolais indiquent que les tensions entre les deux pays ont affecté leurs conditions de vie. Ils appellent à l’unité et à la paix pour le bien-être de tous.

Dans un contexte de guerre et des tensions dans la région des grands lacs, l’économie est mise à mal. Les tensions entre la RDC et le Rwanda ont des conséquences socioéconomiques et sur la vie des populations des deux pays. Les jeunes de Kigali au Rwanda et ceux de Goma en RDC reviennent sur cette situation problématique.

Une jeune de Kigali au Rwanda décrit la frontière entre Gisenyi et Goma de prioritaire. Avant les tensions, il y avait des mouvements intenses. Mais, actuellement, elle est fermée à 15 h. « On doit quitter le boulot à 13 h. C’est une situation qui a compliqué la façon de vivre. Beaucoup ont abandonné le travail à cause de ces tracasseries. Les bandits ont augmenté et les prix des produits ont flambé. L’économie des gens de Gisenyi et ceux de Goma a été affectée ».

Pour elle, les choses ne sont plus les mêmes. Par exemple, les weekends, beaucoup de Congolais venaient à Gisenyi pour s’amuser. Ils consommaient et les devises entraient. Des familles étaient nourries.

Un autre jeune de Kigali déplore une situation qui a appauvri les habitants des deux pays. « Les Congolais de Goma gagnaient la vie ici au Rwanda et les Rwandais de Gisenyi le faisaient à Goma. Donc, j’espère qu’on ne va pas arriver à fermer définitivement les frontières pour que les commerçants transfrontaliers ne puissent aller. L’aggravation de la situation n’avantage personne. Beaucoup de familles congolaises et rwandaises sont touchées ».

Une autre jeune de Goma en RDC se dit attristée par la situation qui prévaut sur la frontière entre les deux pays. Des gens de Gisenyi et Goma traversent chaque jour la frontière. « Des Congolais viennent à Gisenyi pour dépenser et acheter des produits dont ils ont besoin. Des Rwandais vont à Goma chercher du travail. La situation s’est compliquée. La vie est devenue difficile. Beaucoup sont au chômage. Les tracasseries sur la frontière de Goma ont fait que la situation financière se dégrade ».

Pour un jeune de Goma, ces conflits, qui naissent entre les pays touchent la région sur le plan économique. Le commerce transfrontalier, dit-il est perturbé. Des petits commerçants rwandais et congolais sont bloqués. « Les tensions liées à la situation sécuritaire créent une sorte de méfiance entre les populations qui partagent les mêmes frontières. On accuse un pays d’agression et les populations civiles sont affectées. On s’accuse, on se pointe du doigt, des communautés s’accusent mutuellement de semer l’insécurité ».

« Ces conflits sèment la haine »

Pour un autre jeune de Goma, des incidents graves déstabilisent la région. « Nous sommes des frères et sœurs, ces conflits sèment la haine dans les populations. La situation s’envenime si la situation de crise continue. La situation qui prévaut dans la région pose problème majeur ».

Des commerçants sont beaucoup affectés par les tensions. Ombeni Ngurume Gervais est commerçant et président des petits commerçants transfrontaliers. Il s’exprime sur le manque à gagner. Il trouve que si les relations ne sont pas bonnes entre les dirigeants, elles affectent les activités économiques qui sont mises en cause. Pour que les produits entrent, cela demande beaucoup de procédures. C’est trop compliqué.

Pour lui, la persistance de l’insécurité dans la région aura des conséquences fâcheuses sur les petits et grands commerçants. Ils ont peur d’envoyer l’argent à leurs fournisseurs au Rwanda et lui aussi peut refuser d’envoyer ses marchandises en RDC. « Si on bloque le circuit à la frontière, ça devient très difficile. Même quand nous traversons, on n’achète pas toutes les marchandises pour faire des stocks. Nous sommes dans le système de groupage et si on achète une petite quantité, ça augmente le coût de transport ».

De son côté Gabriel Rufyiri président de l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, OLUCOME au Burundi explique que ces tensions ont des conséquences graves sur la population. « Les échanges commerciaux ne peuvent pas se réaliser quand il y a des conflits. Cette situation ouvre la voie à ceux qui font des échanges dans l’opacité. Mais ceux qui exercent dans la transparence n’ont pas de place. C’est difficile d’opérer pour eux ».

D’où, pour lui, il est nécessaire que ces conflits soient éradiqués pour assurer le développement des pays de la sous-région. Il fait savoir que dans nos pays, pour le PIB par habitant, nous sommes à la queue de la liste des pays du monde. « Il faut savoir que les tensions dans la sous-région ont un impact sur la vie des citoyens. Nous avons des communautés dans lesquelles nous appartenons. Elles doivent jouer leur rôle. Les Congolais, Burundais et Rwandais doivent chercher la paix et la cohabitation pacifique».

L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de donner leurs avis et contributions sur des questions de leur région.

C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 550 users online