Vendredi 22 novembre 2024

Société

GGL : « le rôle des humoristes est essentiel dans la cohésion sociale dans la sous-région»

16/06/2023 Commentaires fermés sur GGL : « le rôle des humoristes est essentiel dans la cohésion sociale dans la sous-région»
GGL : « le rôle des humoristes est essentiel dans la cohésion sociale dans la sous-région»
Des Humoristes dans Goma rire Festival lors d’une conférence de presse

« L’autre, c’est moi » est le thème choisi pour Goma Rire Festival organisé à Goma au Nord-Kivu en RDC du 12 au 15 mai. Pour les humoristes burundais, rwandais et congolais qui ont participé, l’humour est une arme pour la cohésion sociale et l’unité des peuples des trois pays. Pour eux, l’amour doit triompher.

La région des grands lacs est secouée par des tensions entre certains de nos pays depuis des décennies. Malgré tout ça, des initiatives des jeunes sont organisées pour appeler à l’unité, la cohabitation pacifique et la cohésion sociale entre peuples du Rwanda, de la RDC et du Burundi. À Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu en RDC, le « Goma Rire Festival » a réuni en trois jours, soit du 12 au 15 mai des humoristes rwandais, congolais et Burundais. Cette quatrième édition, axée sur le vivre-ensemble, avait pour thème : « L’autre, c’est moi ».

En marge de ce festival, Fidèle Kitsa, journaliste de la Radio Kivu Stars de Goma s’est entretenu avec Mwami Balan, humoriste et directeur de « Goma rire Festival » et de Goma Rire Academy. A son micro, il parle du bien-fondé de telle collaboration entre humoristes et artistes de la sous-région dans un contexte des tensions entre les pays.

« Les raisons du Rire Festival sont la lutte contre les préjugés dans la région des grands lacs. Nous travaillons sur la cohabitation pacifique entre les peuples du Rwanda, RDC et Burundi. C’est pour donner un message de paix et de cohésion sociale. Nous voulons passer le message pour dire « L’autre, c’est moi », Insiste le directeur de « Goma Rire Festival ».

Pour lui, les Rwandais, Burundais et Congolais sont les mêmes. Ils sont, dit-il, victimes des manipulations de leurs autorités politico-administratives de ces pays. « Nous devons combattre tout cela. Donc, avec des humoristes rwandais, burundais et congolais, nous nous sommes dit de collaborer et nous continuerons à le faire pour qu’un humoriste ou peuple lambda ne soit pas entraîne dans ces conflits».

Mwami Balan, les humoristes demandent toujours aux peuples burundais, Congolais et Rwandais de ne pas céder à la manipulation des politiques. « Nous sommes différents peuples. Restons unis. Nous sommes d’un même ancêtre », insiste-t-il.

Comme défi, le directeur de Goma rire Festival déplore le boycott de certains à cause de la présence d’un humoriste rwandais. Pour lui, ceux qui étaient présents ont constaté que ça valait la peine de venir. Les humoristes, dit-il, sont parmi ceux qui souffrent. « L’humour est un moyen de brassage des peuples et de rencontre des gens. Un humoriste peut faire des gens de différentes tribus, nationalités, races».

« L’humour comme instrument pour passer un message de paix»

Selon Herman Amisi, humoriste congolais de Rubumbashi et prix du meilleur performeur à l’Award du Rire Africain de Niamey au Niger en 2022, l’humour est unificateur. « Les gens doivent arriver à comprendre qu’on delà de tout, on peut se servir de l’humour comme instrument pour passer un message de paix, d’amour pour pousser les peuples voisins à s’aimer et à demeurer ensemble ».

Il se réjouit d’avoir collaboré avec des humoristes de plusieurs régions et pays. Il s’agit notamment du Niger, Sénégal, Gabon, Cameroun et Afrique du Sud. « En tant que leader d’opinion, j’ai un grand rôle à jouer. Chacun utilise l’arme qu’il a dans la main. Le mien, c’est l’humour. C’est à moi de voir comment l’utiliser pour faciliter la cohésion sociale entre peuples. Chaque sketch dans chaque prestation dans un endroit où on se retrouve, il faut développer un thème adéquat. Donc celui qui collabore avec les circonstances du moment ».

Selon Michaël Sengazi, humoriste burundo-rwandais qui a remporté la 5e édition du prix talent du rire 2019 décerné par RFI, la blague ne discrimine pas. « On rit, on passe un bon moment ensemble. Malgré les différences, nous sommes complémentaires. Pauvre, riches, on rit ensemble. Les problèmes sont là, mais on essaie de trouver des solutions en tant que peuples. Soyons unis et soudés et demandons que les choses soient arrangées ».

Pour lui, chacun a un rôle à jouer pour contribuer dans le dialogue afin de changer les mentalités mentalité négative. « Dans la famille, les enfants perpétuent ce que le parent leur a donné. Ils lui font confiance. Chacun a sa contribution. J’organise des festivals, j’amène des artistes chez nous ou je vais jouer chez eux, etc. ».

Ces humoristes donnent des messages de paix aux populations de la région des grands lacs. Ils appellent les peuples à vivre dans l’unité et dans l’amour. « Les peuples de la région doivent s’aimer. « Noir sur blanc, nous sommes un seul peuple. Aimons-nous tous, Vivons en paix ».

Pour Mwami Balan, humoriste de Goma en RDC, les peuples de la sous-région sont les mêmes comme le dit la Bible. « On a été tous créé à l’image de Dieu. Je ne pense pas qu’il y a une race citée dans la bible comme n’étant pas créée. Ce passage est clair. Nous sommes un seul peuple, une famille. Seuls les politiques nous divisent. La Bible nous recommande de ne pas faire à autrui ce qu’on ne veut pas qu’on te fasse. Âme ton prochain comme tu t’aimes ».

De son côté Michaël Sengazi Burundo-rwandais considère que peu importe la région d’où les gens viennent, c’est Dieu qui donne tout ce qu’on possède. « Ce qu’on pense posséder, on le laissera ici. Comme l’a dit le grand Youssoufa, je n’ai jamais vu quelqu’un dans un corbillard avec un coffre-fort à côté de lui. Nous devons nous unir et travailler pour le développement intégral ».

L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de donner leurs avis et contributions sur des questions de leur région. C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, Mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu stars de Goma.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 255 users online