Dans une conférence de presse de ce vendredi 8 octobre à l’occasion de la campagne de collecte des médicaments non utilisés dans les ménages, l’association burundaise des consommateurs (Abuco) a évoqué une gestion inefficace voire dangereuse des médicaments hors usages dans les ménages.
« Les restes des médicaments non utilisés dans les ménages constituent un problème lié à la santé publique. Ces médicaments sont une source de dangers notamment l’automédication ou l’utilisation des médicaments périmés, ce qui est très dangereux pour la population. Le consommateur a droit donc à la sécurité, il doit être protégé contre tout produit pouvant menacer sa vie ou sa santé. Malheureusement, ce n’est pas toute la population qui est au courant de cette campagne », déplore Noël Nshimirimana, secrétaire et porte-parole de l’Abuco
Le ministère de la Santé publique et de Lutte contre le Sida a lancé une campagne d’un mois, depuis le 6 septembre, de collecte des médicaments non utilisés dans les ménages. Selon les responsables de l’Abuco, la campagne n’a pas été suffisamment médiatisée.
Interrogée, une habitante du quartier de Bwiza affirme ne pas être au courant de cette activité, pourtant, elle confie posséder des tas de médicaments non utilisés ou périmés : « Je conserve beaucoup de médicaments que je n’utilise pas. Je n’ai jamais su l’existence de cette campagne et personne n’est venu récupérer ces médicaments. Est-ce que je peux les jeter dans une poubelle ? », a-t-elle naïvement demandé.
« L’environnement est aussi menacé »
Selon le secrétaire et porte-parole de l’Abuco, la menace ne plane pas seulement sur la santé humaine, mais aussi sur l’environnement. Il explique que le fait de jeter des médicaments périmés dans la nature, dans les eaux courantes ou usées, le feu ou les ordures ménagères aurait des conséquences néfastes sur l’environnement : « Si l’on jette un médicament périmé ou non utilisé là où on veut, un consommateur non averti peut le consommer malgré lui. Parce que le ruissellement emportera ce produit dans les rivières, dans le lac Tanganyika et c’est cette eau que nous consommons, c’est cette eau qui constitue le milieu de vie des poissons que nous mangeons. Nos vaches et chèvres vont brouter l’herbe qui a poussé là où ces produits sont jetés », a fait savoir Noël Nshimirimana.
Il demande que cette campagne soit prise au sérieux. Il appelle le gouvernement à prendre en main cette question en aménageant des endroits de collecte et de destructions de ces médicaments, tout en préservant la santé humaine et l’environnement.
Signalons que cette campagne de collecte des médicaments non utilisés a commencé le 6 septembre et se clôturera le 14 octobre. Nous avons contacté le ministère chargé de la santé en vain.