Vendredi 22 novembre 2024

Environnement

Gestion des déchets : des coûts « fixés unilatéralement »

Les citadins de la commune Mukaza accusent la BCCO d’avoir fixé des prix sans consultation. Cette société assure suivre la tarification en vigueur.

Pour Patrice Magnus Nyandwi, la collecte des déchets est onéreuse.

« J’ai payé 5000Fbu pour ma petite boutique, et 2000Fbu pour la maison », confie un citadin de Bwiza. Il a sur lui deux quittances sur lesquelles se trouve le sceau de Bujumbura Cleaning Company (BCCO). Ce chef de ménage ne comprend pas pourquoi il doit payer la collecte des déchets pour sa petite boutique, une annexe de la maison principale.

Même lamentations pour I.P., un propriétaire d’une petite friperie sise dans la même zone. « Je n’habite même pas ce quartier. Et ils m’ont exigé de payer 7000Fbu pour la collecte des déchets.» Idem pour une autre femme, tenant un salon de coiffure pour dames, dans la zone Rohero.

Pour elle, avant de payer cet argent, il devrait y avoir un contrat négocié avec la BCCO. « Et ce paiement devrait concerner seulement les ménages et non les magasins, les salons de coiffure, les maisons d’habillement, etc. » Sinon, elle propose qu’on réduise le coût de moitié par rapport aux ménages.

Quant à Bosco, un célibataire de Bwiza, il hausse le ton : « C’est tout simplement un vol organisé. Je ne cuisine pas, je prends mes repas dans un restaurant, tous les jours. Alors, pourquoi me faire payer des frais de collecte des déchets ménagers ? » Par contre, il suggère l’instauration d’une petite contribution pour des raisons d’assainissement des quartiers.

La BCCO se justifie

« Nous nous référons à la tarification fixée par le maire de la ville, il y a environ quatre mois », explique Patrice Magnus Nyandwi, chargé des ressources humaines et de la communication au sein de la BCCO. Il révèle que ces tarifs vont être révisés, selon les clauses de la réunion tenue par le maire de la ville, fin semaine dernière. « Le constat est que ces prix sont tellement bas. Et la nouvelle tarification dépendra de l’appréciation du maire et des résultats de ses enquêtes en la matière.»

Pour les boutiques, il pense que les coûts pourront être baissés et rajoutés du côté des ménages. M. Nyandwi explique pourquoi la collecte des déchets est si élevé : « Vu les moyens utilisés comme les camions, les ouvriers, le carburant… nous travaillons à perte. L’expérience nous a montré que 20% seulement nous paie quand nous faisons un travail systématique.» Et d’annoncer qu’il y aura des contrats entre cette compagnie et les ménages.

Et d’avertir : « Pour ne pas le signer, le chef de ménage ou le propriétaire d’une boutique, d’une friperie… devra montrer le contrat le liant aux SETEMU pour accéder individuellement au dépotoir public de Buterere.» Il précise, par ailleurs, que parmi ses tâches, il y a un assainissement des caniveaux. Et là, martèle-t-il, par principe de solidarité, tout le monde doit contribuer.

Désormais, BCCO n’a plus le monopole. Treize autres coopératives s’occupent de la collecte des immondices dans les communes Muha et Ntahangwa. Seule Mukaza revient à la BCCO.

Forum des lecteurs d'Iwacu

10 réactions
  1. Mafero

    Après victoires sur victoires, c’est maintenant la guerre des déchets!

  2. KABADUGARITSE

    Que du désordre avec absence d’arbitre comme si les services municipaux auraient tous disparu! Un conseil, si réellement vous travaillez à perte, arrêtez votre business qui sera repris par d’autres sans délais, j’en suis sûr.
    Ndiko ndabona umurundi akora ahomba en plus agaseruka ari muri cravate!!!

    • Gacece

      @Kabadugaritse
      Elle est où la cravate? Je ne vois pas la cravate!

      • juju

        Gacece mon ami, meme si la cravate etait la, elle serait visible par tout le monde sauf les defenseurs d’un systeme defaillant comme le dd de peter. Les plus malins comme toi ont deja une adresse en dehors du Burundi. Les pauvres Imbos qui ne savent pas ce qui se manigance dans les hautes speres vont etre surpris du jour au landemain alors qu’il sera tard pour certains de se sauver.

        • Gacece

          @juju
          Serais-tu en train de me dire que du haut de vos hautes sphères vous êtres en train de manigancer des choses pour surprendre certains des pauvres « Imbos » avant qu’ils se sauvent? Au moins je suis averti! Mais je ne peux pas te dire qu’on te réserve une surprise toi aussi!… parce que je ne suis pas les plus basses des sphères!

          • Ndugweyingona

            Gacece, juju te fait un clin d’oeil ou « arakuburira » et tu reagis comme cela !
            Les hautes spheres pourraient bien etre celles du pouvoir que tu defends. Car, tel que le systeme dd fonctionne en ce moment, il cree toutes les conditions favorables a des dechirements ou luttes internes aux consequences dramatiques.
            Bonne chance.

          • Gacece

            @Ndugweyingona
            S’il parlait des hautes sphères que vous prétendez que je défends, cela voudrait dire qu’il en fait aussi partie! Ce dont je doute! Et cela voudrait également dire qu’il serait en train de vendre la mèche! Ce dont je doute aussi. Sinon, comment serait-il au courant?

            En fait, il a juste parlé pour parler!… ou peut-être pour (se/vous/leur) remonter le moral. Je parle de ceux que vous défendez.

            Finalement, la stratégie du « diviser pour régner », on en connaît les noeuds et les ficelles. Quand on en défait les noeuds, les ficelles n’attachent plus et ne lient plus rien!…

  3. Karanga ilia

    Attendez svp je connais le responsable de cette fixation unilatérale des prix : c’est le Rwanda et les colonisateurs européens. Demandez un rendez pour des explications

    • Uwayo Béata

      @Karanga Ilia
      Il te manque quoi dire d’intelligent?On a des problèmes vraiment dans notre pays comment on peut avancer avec un tel raisonnement.

    • Gacece

      @Karanga ilia
      Vous vous moquez de qui là? De ceux qui se plaignent des prix ou de ceux qui les fixent? Votre position est très ambiguë!

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 239 users online