Lundi 04 novembre 2024

Société

Gestion des confessions religieuses : vers l’ingérence des pouvoirs publics ?

07/05/2022 4
Gestion des confessions religieuses : vers l’ingérence des pouvoirs publics ?
Le Conseil des ministres recommande la déclaration et le paiement de l’impôt pour les confessions religieuses exerçant des activités lucratives © Droits réservés Ntare House

Le Conseil des ministres de ce mercredi 4 mai a exigé la traçabilité des fonds en provenance des pays étrangers destinés au financement des confessions religieuses et il a demandé que les élections des organes dirigeants soient suivies de très près.

Comme recommandation, Le Conseil des ministres voudrait qu’il y ait une disposition autorisant les pouvoirs publics à organiser les élections lorsque les organes dirigeants des confessions religieuses refusent de le faire à la fin de leur mandat.
« Certaines églises deviennent plutôt des terrains de conflits et d’affrontement entre fidèles, au lieu d’être des repères de la morale qui enseignent le bien. Pour des intérêts, certains fidèles vont jusqu’à se rentrer dedans pendant le culte », déplore le Conseil des ministres.

D’après le gouvernement du Burundi, les raisons de ces conflits sont notamment la mésentente relative à la gestion des biens de l’église ou entre les organes dirigeants : « Certains organes dirigeants au sein des églises ne veulent pas quitter leurs fonctions après l’expiration de leur mandat, ce qui laisse penser que l’intention de ces organes tend vers des détournements et l’appropriation des biens de l’église ».

Il fustige qu’il y ait encore des églises opérant dans le pays sans agréement, celles exerçant leurs cultes dans des salles de réception ou dans des bars ou encore dans des salles de classe, il y en a qui ne respectent pas les heures réglementaires du culte en faisant du tapage ainsi que des responsables qui abusent de leurs fidèles.
Ainsi, le nouveau projet de loi portant cadre organique des confessions religieuses commande les organisations religieuses qui fonctionnent sous le régime réglementaire des églises-mères étrangères de conclure un accord-cadre avec le gouvernement du Burundi.

Il exige un niveau d’étude élevé jusqu’au niveau de baccalauréat pour les dirigeants des confessions religieuses et des mouvements religieux « afin de garantir un meilleur leadership capable de bien orienter les fidèles ».

Le Conseil des ministres propose un mandat de 5 ans pour les organes dirigeants des confessions religieuses. Il appelle aussi les confessions religieuses exerçant des activités lucratives à déclarer et payer l’impôt.

Et de recommander, entre autres, l’élection des dirigeants des confessions religieuses de façon démocratique, l’interdiction à une personne de se considérer comme Dieu ainsi que l’interdiction de prêcher l’athéisme.

En outre, la nouvelle loi exige la réglementation sur les jours, les heures et les lieux de culte tout en permettant aux fidèles de vaquer à leurs activités quotidiennes.

Il oblige aux confessions religieuses en quête d’agrément de disposer des lieux de culte décents remplissant les conditions d’hygiène et construits en matériaux durables.

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. arsène

    Il exige un niveau d’étude élevé jusqu’au niveau de baccalauréat pour les dirigeants des confessions religieuses et des mouvements religieux « afin de garantir un meilleur leadership capable de bien orienter les fidèles ».

    Cynique! Les dirigeants du pays ne sont déjà pas tous titulaires d’un baccalauréat. Est-ce un baccalauréat en théologie?

  2. Nsabira

    Faire respecter la loi ce n’est pas de l’ingérence. Si on fait des activités qui génèrent des revenus, on doit payer des impôts à moins que la loi une fois de plus le prévoit autrement pour des associations sans but lucratif. Les religions doivent respecter la loi nationale ! on est indépendant ou on ne l’est pas ?

  3. Yan

    « Et de recommander, entre autres, l’élection des dirigeants des confessions religieuses de façon démocratique, l’interdiction à une personne de se considérer comme Dieu ainsi que l’interdiction de prêcher l’athéisme. »

    Je suis d’accord avec la plupart de ces recommandations. Par contre je suis surpris de l’interdiction de prêcher l’athéisme. Et d’empêcher quelqu’un de se considérer comme il veut, à condition de ne pas faire de prosélytisme. C’est comme si le gouvernement exigeait à ses citoyens de croire dans quelque chose qu’il a choisi lui-même. Ce qui est contraire à la conception d’un état laïc.

    • Kazoviyo Justin

      Yan vous avez raison. Qu’est-ce qu’ils à nous forcer de croire dans des religions politisées? Nous croyons tous en dieu donc pas besoin de religion. L’Imana du Burundi est vénéré depuis des siècles. Izo religions zaba colons ntazo dukeneye!

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