Dans son discours d’ouverture de la conférence, le deuxième vice-président a passé en revue quelques réalisations du gouvernement du Burundi, sans omettre les défis.
Discours sobre, truffé de nombreuses statistiques. Le deuxième vice-président a brossé un tableau assez réaliste de la situation politique, économique et sociale.
Après une brève incursion dans le passé du Burundi, " marqué par des conflits, des crises et des violences", M. Gervais Rufyikiri a indiqué, paraphrasant René Dumont, que {le Burundi était mal parti} : " C’est grâce à la prise de conscience des défis par les Burundais eux-mêmes, renforcée par la volonté d’en découdre définitivement avec le passé sombre de leur histoire, combinées avec le soutien de la communauté internationale et des pays amis dont les vôtres, que le Burundi a pu recouvrer la paix et la sécurité, renouer avec les pratiques démocratiques, les valeurs de justice, de droits de l’homme et de bonne gouvernance, condition {sine qua non} du développement durable. " Pour le deuxième vice-président, cette volonté d’enterrer définitivement la hache de guerre " s’est aussi traduite dans une série de dispositions de la Constitution Burundaise. "
Ainsi, a encore rappelé M. Rufyikiri, des réformes législatives et institutionnelles importantes ont été initiées et mises en œuvre pour améliorer les conditions d’accès à la justice et crédibiliser en conséquence le rôle des magistrats. Cette volonté s’est aussi traduite " dans la mise en place de plusieurs institutions" a martelé M. Rufyikiri, citant la CNIDH, l’institution de l’ombudsman, la CVR à venir, etc.
Et, bien sûr, de louer " la réussite de l’intégration des corps de sécurité."
Le deuxième vice-président s’est étendu sur quelques services sociaux de base qui, d’après lui, " ont connu des progrès appréciables : ainsi, avec la mesure présidentielle de 2005 portant sur la gratuité de l’enseignement primaire, les effectifs des écoliers ont augmenté de 46% entre 2005 et 2012. " Aujourd’hui, le taux de scolarisation nette est de 100%, tandis que le taux de mortalité des femmes en accouchement et le taux de mortalité infantile ont baissé de 27%. »
Autre motif de fierté, la lutte contre la corruption et la mise en place de l’OBR. Selon l’enquête de Transparency International 2012 réalisée dans les cinq pays membres de la communauté Est Africaine comprenant le Burundi, le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda et le Rwanda, le Burundi vient en deuxième position après le Rwanda en matière de lutte contre la corruption alors qu’il occupait la dernière position les années passées. « L’indice de prévalence de la corruption a diminué de moitié en passant de 36% à 18,8% » a souligné le deuxième vice-président.
Les défis restent
Pour M. Rufyikiri, un constat : « La pauvreté actuelle des Burundais n’a pas été choisie comme mode de vie, et en plus, elle n’est pas une fatalité. »
Pour lui, il suffit de garder la même détermination d’affronter les défis et même de les transformer en opportunités !
Sur le plan politique, M. Rufyikiri a plaidé pour un « dialogue inclusif et constructif pour consolider l’esprit de citoyenneté, de tolérance politique et de cohabitation pacifique. Ici, le courage et la tolérance sont mis à l’épreuve que l’on soit dans la minorité ou dans la majorité politique. »
Malgré ce tableau encourageant, le deuxième vice-président a indiqué quelques défis et les grandes priorités retenues et fondatrices du CSLPII . Elles visent essentiellement à renforcer l’Etat de droit, à accroître notamment la productivité du secteur agricole, à résorber le déficit énergétique, à promouvoir le tourisme, à développer les infrastructures, à apporter un appui soutenu au développement du secteur privé : " … La réalisation de tous ces programmes prioritaires requiert des moyens qui excèdent les capacités du Gouvernement et du peuple Burundais. "
Et de préciser l’enveloppe globale pour toute la période de mise en œuvre du CSLP II : 2,1 milliards de dollars à trouver.