Dans une réunion tenue avec les différents responsables de la Mairie de Bujumbura, ce jeudi 26 janvier 2023, le Premier ministre Gervais Ndirakobuca n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a appelé aux administratifs à bien servir la population.
« La commune Mukaza est en feu. Est-ce que vous n’avez pas remarqué que la commune Mukaza est en feu ? La fumée est en train de se dégager dans la commune Mukaza ? C’est un problème », a déclaré Gervais Ndirakobuca.
Nommément, il a cité le quartier Mutanga-Sud. Avant de faire une recommandation au maire de la ville : « Monsieur le maire, il faut s’asseoir pour que toutes les questions de la commune Mukaza trouvent une solution. Je vais demander au ministre pour vérifier comment la commune est dirigée. Il faut faire une inspection parce qu’il y a des problèmes. »
D’un ton autoritaire, il a rappelé aux administratifs que leurs postes ne sont pas éternels. D’après M. Ndirakobuca, ils finiront par partir. Et que c’est pour cette raison qu’il ne faut pas les considérer comme leurs héritages en excluant les autres : « C’est de l’ignorance. Quand tu as un organe chargé de suivre tes actions, c’est ta protection. Tu dois avoir son accord pour tes actions afin qu’en cas de besoin, on soit au moins couvert. »
« La commune est pour la population »
Selon le premier ministre Gervais Ndirakobuca, tout ce qu’on traficote sans l’avis de cet organe (Conseil communal), cela incombe à l’auteur individuellement : « Tu vas y répondre personnellement. Tu ne peux pas prendre une commune comme ta propriété. Impossible. Vaux mieux trouver d’autres voies et moyens pour impliquer cet organe. Mais, dire que tu peux les écarter. Tant mieux. Mais tu finirais entre les quatre murs. »
Il a ainsi rappelé aux administratifs que la commune n’est pas leur propre richesse : « La commune n’appartient pas à l’administrateur, la zone n’est pas pour le chef de zone, le quartier n’est pas pour le chef de quartier. Non. C’est pour la population »
D’après M. Ndirakobuca, il faut que les Burundais osent se désavouer : « Qu’on ose écrire des lettres de démission. Il faut que cette pratique entre dans nos habitudes. Quand il y a des manquements, il faut qu’on l’avoue. Continuer à marcher gaillardement devant la population, à gonfler les poitrines alors qu’on est comme un ballon dégonflé, cela ne marche pas. »
C’est plus apaisant de reconnaître qu’on a démérité :« Que chacun reconnaisse ses forces et ses faiblesses. Ses réussites et ses échecs. »
Revenant sur les cas des chefs de quartiers, il a souligné qu’il leur a, à maintes reprises, interdit d’être polygame. Le Premier ministre Ndirakobuca a indiqué qu’il a déjà reçu beaucoup de messages sur de tels cas. « Je suis même au courant que l’administrateur de Mukaza est le parrain du chef de quartier. »
Or, a-t-il rappelé, quand il y a un problème dans un couple, c’est le parrain et la marraine qui essaient d’éteindre le feu. Et de s’adresser à l’administrateur de Mukaza : « Monsieur le parrain, as-tu essayé d’éteindre le feu ? Je ne te demande pas de t’expliquer. »
Après cette réunion, M. Ndirakobuca espère que le Saint-Esprit va inspirer l’administrateur de Mukaza afin de se ressaisir et changer de position sur ce cas du chef de quartier Mutanga-Sud. « Comme ça, tu seras béni et Dieu va te pardonner même pour tous les autres dossiers où tu t’es méconduit. »
Néanmoins, pour le chef de quartier Mutanga-Sud, il a été clair et tranchant : « Ces témoignages sont suffisants. Le chef de quartier Mutanga Sud ne mérite plus d’être là. Que personne ne cherche pas à faire des arrangements. Monsieur le maire de la ville, que le chef de quartier Mutanga-Sud soit remplacé d’urgence. Que son adjoint monte et que le quartier ait un dirigeant digne. »
Il a demandé au maire de la ville de résoudre les problèmes qui minent le fonctionnement du conseil communal.
Pour rappel, le 16 janvier 2023, une correspondance signée par la présidente du conseil communal de Mukaza et son adjoint avait été envoyé au maire de la ville. Via cette correspondance, ils accusent Rénovat Sindayihebura, administrateur de Mukaza de perturber leurs travaux pour ses propres intérêts.