Consécutivement à l’attaque rebelle survenue à Buringa dans la nuit du 25 février 2024, ce mardi 26 février, le Premier ministre burundais, Gervais Ndirakobuca a tenu une réunion à l’endroit des responsables administratifs, sécuritaires et des membres des comités mixtes de sécurités des provinces Bubanza, Bujumbura et Cibitoke. C’était au chef-lieu de la commune Gihanga.
« Comme nous le connaissons tous, en matière de sécurité, toute erreur est fatale », a-t-il lancé d’entrée de jeu. D’après lui, ces derniers jours, l’insécurité a été observée dans différents endroits du pays. Il a notamment rappelé les récentes attaques de Gatumba à Vugizo et Buringa perpétrées respectivement les 22 décembre dernier et 25 février 2024.
« Malheureusement il y a eu de manquements au niveau du dispositif sécuritaire afin de protéger la population », a déploré le Premier ministre.
Sur ce, Gervais Ndirakobuca a indiqué aux participants que le but ultime de cette rencontre était de partager les informations sur tous ces manquements et proposer des solutions possibles pour les juguler. Car, a-t-il estimé, cela permettra d’éviter une réédition de ces cas d’insécurité.
« Nous connaissons tous ces fauteurs de troubles qui veulent nous faire revivre les malheurs endurés par le passé. Certains sont nos enfants, nos frères, d’autres sont nos cousins. Si nos enfants ou bien même nos frères décident de s’associer ou de collaborer avec des groupes armés pour perturber la sécurité, étant conscients et connaissant d’où nous sommes venus, ils doivent être bannis », a tranché le Premier ministre.
« Je suis certain que si nous parvenons à proposer de meilleures stratégies pour renforcer la sécurité, il n’y aura plus d’attaques. C’est à nous donc de proposer ces solutions, car nous connaissons très bien ces fauteurs de troubles et les stratégies à prendre pour renforcer la sécurité. J’interpelle donc toute personne ayant une solution à donner des suggestions, en toute sérénité, sans craintes », a-t-il laissé entendre.
Répondant aux questions des journalistes, Moïse Nkurunziza, conseiller chargé de la communication et porte-parole du Premier ministre a indiqué que des stratégies visant à garantir la sécurité notamment dans les communes de Mutimbuzi, Gihanga, Buganda et Rugombo frontalières avec la RDC ont été prises. « Des stratégies qui restent bien sûr secrètes », a-t-il soufflé.
A la question de préciser les manquements au niveau de la sécurité évoqués par le Premier ministre, le chargé de la communication à la primature a déploré le fait qu’il y ait eu des morts et des blessés alors qu’il y avait des forces de défense et de sécurité.
« Ceci dit, s’il n’y avait pas eu ces manquements, ce qui s’est passé n’allait pas se produire », a-t-il fait savoir. Avant d’ajouter que c’est tout cela que cette réunion a décidé de revoir pour garantir efficacement la paix et la sécurité.
« Mais nous tenons à rassurer les populations de ces quatre communes que ces stratégies produiront des résultats palpables et bénéfiques en matière de sécurité », a-t-il promis.
Un administratif convié à cette rencontre approché a reconnu qu’il a eu relâchement. Selon lui, il faut redoubler d’efforts, chacun dans son secteur. Car, poursuit-il, il est difficile d’identifier ces rebelles d’autant plus qu’ils portent parfois des tenues de l’armée burundaise.
D’après lui, certains agents du Service national des renseignements devraient également exercer efficacement et avec vigilance leur travail. Or, « il y a parmi eux, ceux qui sont aujourd’hui préoccupés par le commerce que de rechercher des informations », a-t-il révélé faisant allusion à la fraude.
Signalons que les cérémonies d’inhumation des victimes de cette attaque de Buringa perpétrée par des hommes armés se réclamant du mouvement Red-Tabara, sont prévues pour ce week-end.
Dans cette réunion de sécurité, on a pas relevé les cas d’enlèvements remarques ces derniers jours par des personnes en pick-ups aux vitres teintées dans cette partie du Burundi et ailleurs. Est-ce une erreur ou une omission volontaire?