Pour l’analyste du discours, le prochain atelier est un appel à l’humilité et à l’examen de conscience anticipé à l’égard du gouvernement et de l’opposition.
<doc7181|left>{Comment jugez-vous [le ton du représentant de Ban Ki-Moon->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article4889] ?}
Il a une détermination qui se lit à travers le ton avec lequel il exprime son engagement sans réserve de ne point reculer, devant l’ampleur de la tâche.
L’ambassadeur croit d’ailleurs déjà beaucoup aux résultats. Il annonce sur un ton en même temps poétique et prophétique que les fruits d’une expérience démocratique sans complaisance ne trompent jamais.
{Que pensez-vous de sa déclaration ?}
Rien ne sera tabou à cet atelier. Toutes les questions déjà évoquées par l’opposition et auxquelles le gouvernement avait réservé des réponses cyniques vont être étalées sur la table et traitées sans faux fuyant. Les griefs du pouvoir à l’endroit de l’opposition seront aussi étalés. En outre, aucune partie ne sera ménagée : ni les mauvais gagnants ni les mauvais perdants. Il insiste sur la rareté de cette opportunité avec l’implication du Conseil de sécurité.
{Pourtant, M. Rwasa a déjà annoncé qu’il sera absent…}
Agathon Rwasa qui affiche encore des réticences doit comprendre que c’est l’unique occasion. Dans ce sens où une médiation interne avait échoué (voir les tentatives de l’Eglise catholique à travers ses rencontres avec le président de la République en 2012). C’est une manière de faire un clin d’œil à quiconque fera la sourde oreille : il n’y aura pas d’autres voies.
Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations unies fait référence aux membres des partis de l’ADC-Ikibiri qui boycottent souvent les rencontres politiques préparées par le pouvoir ou ses représentants sous forme du Forum des partis politiques. Cet atelier est une occasion de « poser des jalons».
{Qu’en est-il du gouvernement ?}
Ce dernier a été pris au mot et félicité. Ce diplomate, qui a suivi attentivement l’évolution du Burundi, n’ignore pas que le gouvernent a continué à traquer certains de ces acteurs politiques jusque très récemment sous ses appels officiels au retour au bercail. Mais diplomatie oblige : il fait semblant de ne pas avoir su pour regarder en avant.