Le chef d’antenne du SNR à Muyinga a tiré à bout portant, dans la nuit du lundi 28 août dans le quartier de Shatanya dans la ville de Gitega, sur un jeune manutentionnaire. D’aucuns se demandent comment Gérard Ndayisenga est toujours libre, deux semaines après son forfait.
De jeunes manutentionnaires sont en train de décharger un camion de marchandises. Nous sommes au quartier Shatanya III. Il est aux environs de 22 heures. «Il faut terminer le déchargement pour que le camion reprenne la route demain matin. De plus, on aura notre paie rapidement pour nourrir nos familles», se disent-ils. C’est sans compter sur Gérard Ndayisenga, le chef d’antenne du Service national de renseignement (SNR) à Muyinga. Sans crier gare, seul et en civil, il apostrophe ces jeunes et leur demande ce qu’ils font devant son domicile. Les jeunes répondent. Selon ces manutentionnaires, il les somme de se coucher à plat ventre. Ils s’exécutent sans broncher. D’après ces jeunes, Gérard Ndayisenga commence à tirer dans le tas. Les habitants de Shatanya disent avoir entendu deux coups de feu. Ces manutentionnaires détalent comme des lapins. Emery Nsengiyumva en est incapable, il a été touché. Une balle est entrée par la poitrine pour sortir par le dos. Selon ses camarades, il a eu le «culot» de lever la tête.
Le matin, des policiers se rendent au domicile de Gérard Ndayisenga. Ce dernier n’est pas chez lui. «Nous avons des informations selon lesquelles il se serait rendu, ce matin même, à Muyinga, mais la police le cherche pour qu’il s’explique», dira à chaud Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de Sécurité Publique. Il ajoutera que, quel que soit l’endroit où il se trouve, il pourra être interrogé comme tout autre citoyen.
«Et pourtant, la procédure est simple…»
Sauf que jusqu’aujourd’hui, Gérard Ndayisenga est toujours libre comme l’air. Contacté, ce chef d’antenne du SNR en province Muyinga assure qu’il a tiré parce que ces jeunes l’attaquaient. Il promet alors de donner plus de détails ultérieurement. Recontacté, soit il raccroche son portable, soit il déclare qu’il n’est pas Gérard Ndayisenga. D’après des informations recueillies à Gitega, tous les témoins de cette «fusillade» sont suivis de près.
Pour Me Lambert Nigarura, activiste des droits humains, la procédure à suivre dans ces circonstances est prévue par le code de procédure pénale burundais. « La justice n’avait pas besoin de diligenter des enquêtes sur un tel cas flagrant. C’est la procédure de flagrance qui aurait dû être appliquée sur cette tentative de meurtre.» Au niveau du Parquet général de la République, on indique qu’ils ne sont pas au courant si le parquet de Gitega a ouvert un dossier. Iwacu a essayé de contacter le procureur de la République à Gitega, en vain.
Le redouté de Gitega
Au quartier Shatanya où Gérard Ndayisenga réside, prononcer son nom est un signe de courage. «Il me fait peur», confie une mère. « Même s’il est fautif, on ne peut rien dire», renchérit un autre habitant du quartier Shatanya. Les propriétaires des champs dans le marais qui sépare les quartiers Shatanya et Mushasha (ville de Gitega) en savent quelque chose. «On ne récolte plus depuis des années. Les porcs et les moutons de Gérard détruisent tout sur leur passage», assure P.M., un cultivateur de Mushasha. «Nous avons des cultures dans ce marais qui nous aident à améliorer la ration alimentaire de nos élèves, mais on ne récolte rien à cause du bétail de ce Gérard», témoigne un responsable d’un des lycées de Gitega. «Nous avons essayé d’alerter les autorités administratives, mais nous n’avons eu aucune réponse», indique un autre responsable d’un lycée.
Les motards et les automobilistes n’en peuvent plus. «Gérard Ndayisenga a un troupeau de moutons qui circule dans la ville de Gitega et cause beaucoup d’accidents», confie un motard de Gitega. «Gare à celui qui heurte ces moutons. J’ai payé 500.000 Fbu à Gérard pour avoir percuté un agneau», renchérit un autre motard, en colère. «Des automobilistes paient des millions pour les avoir écrasé. Tout cela au vu et au su des autorités administratives.
Heureusement, on ne les voit plus ces derniers jours», fait savoir D.K., un habitant de la ville de Gitega.
En province Muyinga, Gérard Ndayisenga fait la pluie et le beau temps. « Il rançonne les gens et personne n’ose élever la voix. On dirait qu’il est au-dessus de la loi», confient les gens de Muyinga. D’après eux, même l’administration provinciale ne peut rien contre lui. «Il fait tout ce qu’il veut en toute impunité. Nous avons peur de lui», souligne P.C., un quadragénaire, habitant de la ville de Muyinga. Les habitants de Muyinga accusent même Gérard Ndayisenga d’être derrière l’assassinat et la torture des militaires du camp de Mukoni après l’«attaque» de ce camp dans la nuit du 24 janvier 2017. L’intéressé n’a pas voulu réagir à ces accusations.
Une question taraude alors les esprits des habitants des provinces de Gitega et de Muyinga : Pourquoi tout cela? « Le dysfonctionnement de certains organes de l’Etat a fait que certaines personnalités et surtout les agents des SNR soient au-dessus de la loi », explique Me Nigarura.
Il soutient que le cas de Gérard Ndayisenga rentre dans cette logique de deux poids deux mesures dans le fonctionnement de la justice au Burundi : « Aujourd’hui, les Burundais ne sont plus traités de la même manière par la justice qui est devenue un simple outil de répression contre une catégorie des gens.» Et d’ajouter que c’est aussi une preuve de plus du manque de volonté et de l’incapacité de la justice face aux crimes en cours au Burundi.
Signalons que Gérard Ndayisenga est originaire de la province Kayanza. Il a fait l’ITABU et il a un diplôme d’agronome. Il a travaillé au service de fertilisation en province Gitega tout en faisant du petit commerce. D’après ceux qui le connaissent, il a travaillé en province Karusi. «Il a été emprisonné car on l’accusait de rançonner les commerçants. Il est devenu par après un indicateur du SNR», confie une de ses connaissances. «Pendant les manifestations, il était très actif au niveau de la Gare du nord. Par après, nous avons entendu qu’il est à Muyinga.»
L’intouchable Ndayisenga sera lessive par le systeme qui l’a cree. Je ne le lui souhaite pas mais il risque gros.
J’avais dit qu’il avait été attaqué! Voilà!
@ Gacece
Et d’après toi il a tiré sur la personne de par derrière. Tu te souviens que dans l’article précédent que la balle avait traversé l’épaule gauche avant de sortir par la poitrine.
@Akabanga
Et vous, qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que c’est ce qui s’est réellement passé? Nous avons lu ce qui a été raconté au journaliste. Mais rien ne garantit que c’est vrai. Et rien ne prouve non plus qu’il y ait eu mensonge. Tout comme, c’est le cas pour le tireur.
Rentre au pays mon cher Gacece pour partager avec nous la joie de vivre au paradis terrestre dirige par notre envoye de Dieu. Tu ne le regreteras pas.
@ Gacece
Donc non plus vous ne croyez pas que la balle ait passé par l’épaule et sorti par la poitrine, cela n’a pa besoin d’être raconté à ce que je sache, il ya des résultats médicaux à ce sujet. Et dans ce cas j’ai l’impression que vous croyiez plus qu’il a été attaqué plutôt qu’il a tiré quelqu’un par derrière. Si rien ne garantit que ce qu’a dit le journaliste est vrai, rien non plus ne garantit qu’il ait été attaqué.
La seule chose dans cette histoire qui aurait pu éclaircir les choses c’est la justice mais à ce sujet je crains que rien n’augure de bon. La justice est aux abonnés absents.
Mu Burundi Ni heza ,uri mu mugambwe uri kubutegetsi canke uwushigikiye ntategeko na rimwe rigufata uba ufyitiriye.rero namwe mukoma induru ja muri CNDD -FDD namwe murabe ko mutazokora ivyo mushaka mukingiwe.Iyo niyo Democracie ikwiriye abarundi kuko ntagukwirikiza amademocracie yabazingu.
@ my bad
Kubwawe kuja mu mugambwe umwe nibwo bukiriro na demokarasi abarundi bakeneye?
Merçi cher Journal Iwacu
Walah vous avez tronçonné les noms.???
Je ne vous en veux pas bien sûr.
Vous travaillez dans des conditions très dures.
En postant mes commentaires, je crois dur comme fer, que je mets ma pierre pour construire un Etat de Droit
Essayons de faire comme l’Inyamanza qui voulait éteindre la Kibira avec de l’eau transportée dans son bec.
Ça marchera, la preuve Gaceve était aussi ulcéré par l’ignominie de ce qui s’est passé à Kirundo
La Présidence, qui contrôle directement cet agent de renseignement, donne de la matière aux rapports des Nations-Unies. C’est illusoire de dire que ces rapports n’ont aucune crédibilité, alors qu’on laisse les agents sous sa responsabilité se comporter comme des cowboys dans le far west.
Nyamitwe: Cette histoire de Gérard Ndayisenga est un complot occidental…
@Rugamba
Laissez tranquille Nyamitwe! Il n’a pas besoin d’aller les trouver ailleurs quand il y’en a autant au Burundi.
Et notez que s’il n’y avait pas de Burundais sur lesquels les étrangers s’appuient pour mener leurs complots, ils ne pourraient jamais réussir… s’ils réussissaient au moins!
Je sais que peut être mon commentaire ne sera pas publié.
Mais des Ndayisenga maintenant sont légion
M…,U…et d’autres que je ne nomme pas sont des gens au dessus de la loi.
Au Burundi, on connait des personnes à contacter lorsque la SN inyuruje umuntu (To beg and pay a ransom)
On nomme des voyous, en somme des délinquants sans aucune éthique professionnelle au service de l’Etat et à un de ses postes les plus sensibles à savoir la sécurité et le renseignement. C’est une honte nationale et c’est un des problèmes graves du parti au pouvoir qui privilégie le militantisme au professionnalisme et aux compétences des gens. Cette stratégie de la médiocratie a fait descendre le Burundi aux enfers et le pire est encore devant nous avec les Imbonerakure qui n’ont de limite que le ciel en matière de violations des droits de la personne humaine y compris le droit à la vie dans l’impunité totale.
Chers dirigeants, l’histoire récente de notre chère patrie nous a montré que personne n’est intouchable quelque soit son rang. Soyez au service de votre peuple et sa satisfaction sera votre fierté. Si non le jour où vous serez de l’autre côté de la barrière, personne ne lèvera le petit doigt pour vous défendre. Ne faîtes jamais aux autres ce que vous n’aimeriez pas qu’on fasse pour vous.
Tout ça au moment où l’opinion internationale lorgne vers notre patrie, se demandant si les accusations très graves de l’ONU sont fondées… bravo les amis, on appelle ça une démonstration par l’exemple.
Les agents du régime genre Gérard Ndayisenga sont hélas trés nombreux: Rwembe, Uwamahoro, le commandant du Camp Muyinga qui ensevellit les FNL dans la Ruvubu etc etc…