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Culture

Georges Moustaki : un kaléidoscope poétique

25/05/2013 Commentaires fermés sur Georges Moustaki : un kaléidoscope poétique
Georges Moustaki en concert à l’Olympia en 1979 (¢droits réservés)
Georges Moustaki en concert à l’Olympia en 1979 (¢droits réservés)

Je découvre à sa mort qu’il s’appelait « Joseph ». Et que, par amitié et admiration pour Brassens, il lui a préféré le prénom de « Georges ». Cela s’entend ; le nom de « Joseph » n’est pas vraiment porte-bonheur. Dans sa chanson « Joseph » le poète décrit le personnage biblique avec une tendresse infinie et se demande pourquoi diable son fils a … si « mal tourné » : Pourquoi a-t-il fallu, Joseph / Que ton enfant / Cet innocent / Ait eu ces étranges idées / Qui ont tant fait pleurer Marie ((Extrait de la chanson “Joseph »))

Originaire de Corfou, cette belle île ionique au large de la Grèce lui rappelle ses racines familiales italo-grecques de religion juive et lui inspire une ode à son grand-père : C’est pour toi que je joue Grand-père c´est pour toi / Tous les autres m´entourent mais toi tu m´attends / Même si tu es loin dans l´espace et le temps / Quand il faudra mourir on se retrouvera ((Extrait de la chanson « Grand-père »))

Mourir ! Ah mourir… Comme tous les poètes, la mort le taraude et le hante : Dir´ qu´il faudra mourir d´ennui / En enfer ou en paradis / Passer toute une éternité / Sans jamais pouvoir s´évader… ((Extrait de « Dire qu’il faudra mourir un jour »))

Heureusement, il y a l’amour et les plaisirs de la vie : Nous prendrons le temps de vivre / D´être libres, mon amour / Sans projets et sans habitudes/ Nous pourrons rêver notre vie ((Extrait de la chanson « Nous prendrons le Temps de vivre »))

Moustaki vient de Grèce, mais il est né à Alexandrie en Egypte et y a passé toute son enfance et sa jeunesse. Toutes ses chansons, exhaleront le parfum et la beauté de sa méditerranée natale : Dans ce bassin où jouent / Des enfants aux yeux noirs / Il y a trois continents/ Et des siècles d´histoire / Des prophètes des dieux / Le Messie en personne / Il y a un bel été / Qui ne craint pas l´automne / En Méditerranée ((Extrait de la chanson « En Méditerranée »))

Il sait déceler la beauté d’une femme qui éclot dans le corps d’une jeunesse : 17 ans / Une femme une enfant / Qui ne sait rien encore / Et découvre son corps / Que le soleil enivre / Et que la nuit délivre ((Extrait de la chanson « 17 ans »))

Le temps qui passe n’est pas pour lui un sujet d’angoisse ; c’est plutôt pour lui l’acceptation des ravages du temps qu’on accueil avec philosophie et tendresse : Votre fille a vingt ans, que le temps passe vite / Madame, hier encore elle était si petite / Et ses premiers tourments sont vos premières rides  / Madame, et vos premiers soucis ((Extrait de la chanson « Votre Fille a vingt-ans »))

ou mieux encore : La femme qui est dans mon lit / N´a plus 20 ans depuis longtemps / Ne riez pas / N´y touchez pas / Gardez vos larmes / Et vos sarcasmes / Lorsque la nuit / Nous réunit / Son corps, ses mains / S´offrent aux miens / Et c´est son cœur / Couvert de pleurs / Et de blessures / Qui me rassure ((Extrait de la chanson « Sarah »))

Mais Moustaki vit sur terre et la violence et le meurtre le mettent hors de lui : Je dis que le bateau prend l´eau de tous côtés / Il est temps qu´on essaye de le colmater / Victime ou criminel, les deux sont concernés / Et s´il y a un coupable, on est tous condamnés ((Extrait de « Chanson Cri »))

Très tôt, il a été sensible à la fragilité de notre terre et à l’urgence de la préserver de souillures pour nous et pour les générations à venir : C’est une chanson pour les enfants / Qui naissent et qui vivent entre l’acier/ Et le bitume entre le béton et l´asphalte / Et qui ne sauront peut-être jamais / Que la terre était un jardin ((Extrait de la chanson « Il’y avait un Jardin »))

Ces quelques vers pour que nous nous souvenions d’un immense poète, d’un grand musicien qui a bercer les cœurs de jeunes et de moins jeunes qui aiment la vie, malgré tout. Adieu Georges ! Pardon Joseph !

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