Pierre-célestin Ndikumana, président du groupe parlementaire de la coalition «Amizero y’Abarundi» n’en revient pas. Il parle d’une « haute trahison» vis-à-vis du Burundi. Les délégués de Bujumbura ont boycotté la session de ce lundi 17 septembre arguant qu’ils ne peuvent pas s’asseoir avec les «putschistes» recherchés par la Justice. Pour rappel, la Commission d’enquête sur le Burundi présentait le rapport complet.
Pour ce député, ils se devaient de rester sur place pour donner leurs arguments : «Le pays va manquer ceux qui vont le défendre». Ils estiment que le rapport est faux, ils doivent ainsi le prouver. Autrement, soit ils sont en manque d’arguments soit ils ont bénéficié d’un pot-de-vin pour ne pas défendre le pays qui les a mandatés.
M. Ndikumana conseille aux autorités de ne pas privilégier le boycott : «La chaise vide a été toujours contreproductive». Et aussitôt de dénoncer une incongruité de la part de Bujumbura. «Le gouvernement a indiqué par la voie du porte-parole du ministère de l’Intérieur qu’il pourrait leur accorder le pardon. C’est étonnant que sa délégation boycotte la session en raison de la présence de ceux-là que le pouvoir compte pardonner». Cette attitude ne rassure pas quant à l’avenir.
Térence Ntahiraja, porte-parole du ministère de l’Intérieur, parle d’une attitude justifiée : «On ne peut pas s’asseoir avec les putschistes, qui sont poursuivis par la Justice». Sinon, ce sera du deux poids deux mesures. Il rappelle que leurs «coaccusés» sont sous les verrous.
Au sujet du pardon promis, il assure que le gouvernement n’a pas changé de position. Néanmoins, il tient à souligner que «le pardon se demande auprès de la Justice».
En outre, le porte-parole du ministère de l’Intérieur confie qu’il en sera de même à la session du dialogue d’Arusha s’il advient que les mêmes personnes soient présentes : «Nous l’avons signifié à la facilitation».
Pour rappel, le parquet général de la République a dressé une liste de 34 Burundais qualifiés de «putschistes en fuite à l’étranger» qui sont recherchés par la Justice burundaise.