Les émissions Génération Grands Lacs tournent autour de la paix afin d’atteindre le développement des pays de la sous-région. Pour favoriser ce développement, beaucoup estiment qu’il s’avère important d’avoir l’amélioration des climats des affaires dans nos différents pays de la région. Des jeunes, commercent et les experts s’expriment.
Des jeunes du Rwanda et de la RDC pensent que le climat de l’affaire actuelle dans le pays et la région est relativement amélioré. D’un côté et de l’autre côté, ce climat des affaires n’est pas amélioré au regard des tensions que rencontrent souvent les pays de la région. Pour eux, les investissements inter-régionaux peuvent influer sur les relations entre les peuples des trois États.
Au micro de Gabriel Imaniriho de la radio Isango Star de Kigali, les jeunes rwandais de Kigali donnent leurs avis. « Quand on est en train de faire des business avec deux pays différents, donc le Burundi, le Rwanda et le Congo, on se respecte mutuellement à cause du profit qu’on va avoir. Donc, ça a une influence positive », explique une des jeunes de Kigali.
Pour un autre jeune, s’il y a par exemple un projet et les bénéficiaires sont les peuples de la région des Grands Lacs. Cela dit-il, influe sur les relations des peuples de ces trois États. « J’ai remarqué que c’est une route qui est beaucoup plus utilisée par les Congolais ici au Rwanda, parce que les moyens de transport pour quitter Bukavu et aller en RDC, en passant par Goma est facile pour le transport ».
Pour un autre jeune, les investissements qui englobent les trois pays peuvent influer sur les relations des peuples. Ce qui compte le plus, dit-il, n’est pas l’origine des gens, mais la capacité et la façon de travailler. « Les peuples peuvent protéger ce projet. Ça peut donner la paix parce que là-bas, il a la bonne relation des peuples ensemble avec ce projet parce que c’est l’intérêt régional. Il y a cette relation entre nous et eux».
Les jeunes congolais s’expriment au micro de Fidel Kitza de la radio Kivu Star de Goma. Un jeune de Goma se réjouit qu’il puisse investir au Rwanda sans problème. Tout dépend, dit-il de ses moyens et son capital. « Je pense que cela peut contribuer au rapprochement des peuples. Il y a des investisseurs étrangers qui amènent leur capital en RDC. Ils emploient la population de la RDC. Le fait de les employer fait en sorte qu’il y ait une sorte de cohésion entre eux et la population locale ».
Un renforcement des relations
Pour lui, c’est le même pour un Congolais qui investit au Burundi ou au Rwanda. Il doit utiliser la main d’œuvre locale. Cela renforce non seulement la cohésion entre l’employé et les employeurs, mais ça renforce aussi la cohésion entre les États. « Les États sont obligés de collaborer. Il y a une nécessité pour les deux nations de cohabiter ensemble et améliorer la collaboration ».
Un Congolais qui s’est lancé dans les business à Bujumbura livre son témoignage. Il s’agit, Blaise Dimutubian, propriétaire du bistrot Kodi ya Mboka à Bujumbura. Au micro de notre consœur Joyce Guilaine Imanishimwe de la radio Bonesha FM, il nous parle de comment il a réussi à investir dans un pays qui n’est pas le sien. Surtout, un climat des affaires a facilité son intégration au Burundi. « Les gens se posaient la question pourquoi un Congolais peut investir chez nous ? Des voisins qui disaient que la musique congolaise les dérange. Je suis allé voir le maire de la ville. Il m’a rassuré de faire des affaires dans le calme ».
Il explique que le maire de la ville de Bujumbura l’a rassuré que personne ne peut le déranger. Il lui a demandé en plus de respecter les droits des autres, de la mairie et le payement des taxes. « Les autorités leur facilitent aussi par rapport à chez eux en RDC. « Ici, on paie une taxe une fois par an, 20 dollars par an, 30 dollars par an par rapport au Congo. Chez nous, on paie même 500 dollars pour les taxes, nous les hommes d’affaires ».
Cet homme d’affaires évite des tapages nocturnes et les choses évoluent bien. « Je vois mon bénéfice, ma famille vit bien. Je remercie le gouvernement qui nous traite bien, pas comme des étrangers voyous. Nous sommes à l’aise, 100 % comme des Burundais », se réjouit-il.
Scholastique Muhindo est économiste et experte en sciences commerciales et financières. Au micro de Corneille Murhula de Maman radio de Bukavu parle du contexte des climats des affaires dans la région des Grands Lacs. Pour elle, le climat se détériore suite aux tensions observées actuellement dans certains états membres de la région des Grands Lacs. Mais dit-elle, un bon climat des affaires peut favoriser la paix dans la région.
D’après elle, la situation n’est pas bonne, car le climat d’abord social entre les pays voisins ne permet pas de faire des affaires. « Notre pays est perdant. Nous n’arrivons pas à produire ce que les autres peuvent venir chercher chez nous. Et nous allons toujours chercher chez eux. Et dans ces temps-là, ce sont eux qui sont toujours des gagnants. Le climat peut favoriser la paix, la cohésion entre les régions, si tout le monde y trouve le gain ». Des pays de la région trouvent profit dans les échanges commerciaux, transfrontaliers et quand les gens traversent, ils tissent des liens.
Scholastique Muhindo considère qu’un bon climat des affaires contribue à la paix.
Elle appelle au rétablissement de la stabilité : « Le climat des affaires, qui mérite d’être assaini actuellement, en privilégiant la paix dans la région pour attirer plus d’investisseurs internationaux et régionaux. Elle a aussi estimé qu’un bon climat des affaires peut influer sur les relations entre les peuples des trois États. »
L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de donner leurs avis et contribution sur des questions de leur région. C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.