La politique est restée depuis un certain temps l’apanage des hommes. De plus en plus, les femmes sont aussi présentes sur la scène politique. Quelle est la situation dans les pays des Grands-Lacs ? Quelle place occupée par des femmes dans les instances de prise de décision ? Quel est le bien-fondé de la participation effective de la femme ? Autant de questions qui ont fait objection de l’émission « Génération Grands Lacs ».
A Bujumbura, Nicole Nyangoro, secrétaire exécutive intérimaire de la concertation de collective de l’association féminine dans la région des grands lacs, COCAFEM GL. Au micro de notre consœur Joyce Guilaine Imanishatse de la radio Bonesha Fm, elle nous donne son appréciation sur la participation des femmes dans la politique au sein de la région des grands lacs. Pour elle ce n’est pas encore satisfaisant.
Je pense que ce positionnement pour la participation n’est pas suffisant comme on le souhaiterait. Au Burundi, nous avons une affirmation positive. La constitution prévoit un quota d’au moins 30% de femmes dans les institutions. Au niveau législatif donc dans le parlement, les élus locaux, on les voit. Là où le bât blesse c’est que ces quotas ne se poursuivent pas dans les structures les plus locales au niveau collinaire.
Pour elle, rien n’est gagné. Malgré le système des quotas, dit-elle, il faut que la femme soit compétitive elle-même. C’est un atout. Culturellement parlant, elle est défavorisée par rapport à l’héritage et la succession, l’éducation. Il y a discrimination et le phénomène des conflits. L’éduction est aussi un facteur très important qui fait parler de l’autonomisation de la femme. Un système patriarcal qui ne cède pas assez facilement à la femme et lui concéder ses droits de diriger au même titre que les hommes.
A Kigali, Angélique Umuriza est coordinatrice d’un projet au PROFEM Twese hamwe, un collectif qui vise le développement de la femme et l’égalité des genres et la culture de la paix. Au micro de notre confrère Gabriel Imaniriho de la radio Isango star de Kigali, elle nous parle des avancées dans la participation politique des femmes au Rwanda. Pour elle, si la femme ne participe pas dans la politique, cela constituerait un manque à gagner pour le pays.
Dans notre pays, la participation des femmes dans les instances de prise de décision est un peu effective. La constitution prévoit que les femmes participent à 30% ; Dans certaines institutions, cette proportion est dépassée.
Il faut de l’accompagnement
Au niveau des cadres décentralisés, districts, secteurs, village, il y a encore des défis. Il y a moins des femmes dans la représentation. C’est à cause de notre culture patriarcale. Des femmes sont moins instruites au niveau des villages, donc elles ne se sentent pas capables de gouverner. Une autre raison est le manque d’accompagnement et le soutien et des stéréotypes qui disent que les femmes ne peuvent pas gouverner tant qu’il y a des hommes.
Pour elle, il faut que les femmes se sentent à l’aise, aient confiance en elles-mêmes mais aussi les hommes doivent les soutenir. Il faut sensibiliser les files dès le bas âge car elles sont victimes des grossesses non-désirées. C’est un échec. Si nous voyons des femmes qui participent, c’est parce qu’elles ont réussi travailler et réussir.
Pour les jeunes de la région des Grands lacs trouvent que la participation effective des femmes dans les instances de prise de décision est essentielle pour le développement intégral. « Les femmes comme les hommes sont des parties prenantes de notre pays la RDC. Elles ont les mêmes droits en termes d’accès à la chose publique. Elles contribuent au bien-être des Congolais », explique une jeune femme de Goma en RDC au micro de Fidèle Kitsa de la radio Kivu stars de Goma.
Sa compatriote explique qu’ils sont préoccupés par la mauvaise gouvernance dans leur pays. Il considère que les femmes peuvent jouer un grand rôle pour redynamiser le pays.
Une autre jeune considère que le temps que les femmes restent à la cuisine est révolu. La femme a besoin d’accéder aux fonctions politiques de son pays. Elles sont utiles à la société. Il faut que beaucoup de femmes soient dans les partis politiques pour être des parlementaires et accéder à la magistrature suprême.
A Bukavu, une femme politique du Nom d’Agnès Sadiki, femme politique et ministre honoraire de la province du Sud-Kivu en RDC, il est important que la femme puisse participer à la politique. Pour cela, il faut un accompagnement par des hommes. « La participation politique des femmes impacte la vie sociale de la population en générale et la femme en particulier. Pour moi, il n’y que la femme qui peut servir ses paires. Elle a été mise à l’écart pendant des décennies dans la sphère de prise de décisions. La femme quand elle dirige, elle la fait avec la passion d’une mère », insiste-t-elle.
L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de donner leurs avis et contribution sur des questions de leur région. C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.