Les pays de la région des grands lacs ont plusieurs éléments en Commun. Il s’agit notamment le lac Kivu partagé par la RDC et le Rwanda, le lac Tanganyika partage entre le Burundi, la Tanzanie, la RDC et la Zambie. Ces eaux, partagées par ces pays, contiennent pas mal des richesses. Au lieu d’être des sources, ce sont des facteurs unificateurs des peuples de la région.
Les citoyens de la région connaissent-ils les richesses dont regorgent les eaux partagées ? Comment se passe la gestion des produits issus des eaux partagées dans les grands lacs ? Quel rôle dans la consolidation des bonnes relations entre Etats de la région ? Des questions auxquelles répondent les intervenants.
A Kigali au Rwanda, Bernard Musana chef du département du pôle des connaissances et de la prévision à l’Office rwandais des ressources en eau attaché au ministère de l’environnement s’est exprimé au micro de Gabriel Imaniriho de la radio Isango Star de Kigali.
Il parle des produits issus des eaux et de quelques conflits autour des eaux partagées par les pays. « La loi internationale sur l’eau permet que nous partagions ces eaux dans un cadre légal international. Grâce à cette réglementation internationale, il y a lieu de signer des accords particuliers ou d’appliquer des principes de partages ».
Pour lui, dans la région des grands lacs, des lacs, des rivières frontalières sont partagées. Il cite les poissons, le gaz méthane, l’électricité et les eaux pour l’irrigation comme produits provenant des eaux communes. « Jusqu’à mentenant, il y a quelques cas des conflits à titre personnel. Je citerai des cas de chamaille entre pêcheurs sur les eaux partagées sans ligne de démarcation ou des eaux neutres. On peut dépasser ».
Bernard Musana indique que le Rwanda a toujours prôné la coopération dans la gestion d’eaux partagées. C’est même inscrit, dit-il, dans ses politiques sur l’eau.
Une réglementation des quantités qu’il ne faut pas toucher dans les rivières pour des raisons environnementales. Il parle aussi de la coopération avec les pays de la région.
C’est notamment de l’autorité du lac Kivu et de la rivière Rusizi, l’initiative du bassin du Nil et la commission du lac Victoria. « A travers, cette coopération régionale, les pays discutent sur des sujets qui peuvent être conflictuels. On essaie de trouver des solutions avant que ça ne dégénère ».
Le chef du département du pôle des connaissances et de la prévision à l’Office rwandais des ressources en eau par exemple les déchets solides sur le lac Kivu. « Ils ont des conséquences sur des êtres vivants. Problèmes d’assainissement des villes côtières qui peuvent générer des pollutions biologiques. Nous sommes dans une phase de développer le tourisme de l’eau, une approche intégrée au niveau de la région est très importante ».
Un facteur d’unité des peuples
Du côté de Bukavu en RDC, Josaphate Rubenga, expert en ressources naturelles du mouvement citoyen écologique, casque vert donne son analyse. Au micro de jean corneille Murhula de maman radio de Bukavu, il parle des discordes qui voient le jour dans la gestion des produits issus des eaux partagées dans les grands lacs. « Le lac Kivu peut être considéré du jour au lendemain comme un pont qui unit les deux peuples voire trois, les Rwandais, congolais et burundais. On peut même l’utiliser comme un mur qui sépare les peuples. Tout dépend des relations humaines et les discordes qui peuvent naître et surtout les relations diplomatiques entre les Etats ».
C’est ainsi que de temps en temps, explique-t-il, des pêcheurs rwandais et Congolais sont dans des difficultés. La délimitation des eaux territoriales rwandaise et congolaises est extrêmement difficile. Il y a des difficultés à connaître la ligne de démarcation entre la RDC et Rwanda. « Des pêcheurs se retrouver de l’autre côté. Certains sont arrêtés et ont des problèmes ».
D’autres défis relevés sont d’ordre environnemental. Il fait savoir que la RDC n’a pas de politique adéquate de gestion des déchets et du coup, tout finit dans le lac sans traitement à la différence du Rwanda. Cette situation provoque des mésententes sur la gestion des eaux du Lacs Kivu.
Bernard Musana, chef du département du pôle de connaissance et de prévision en ressources en eau rattaché au ministère de l’environnement au Rwanda, donne des pistes de solutions. Il insiste sur la collaboration une bonne gestion des eaux.
Il propose des projets régionaux communs pour avoir une meilleure gestion des ressources partagées. « Des projets régionaux communs, barrages hydro-électriques de la kanyaru, barrage de rusumo qui va être complété et d’autres projets dans ce sens sont nécessaires pour que nous ayons une bonne suggestion des ressources partagées ».
Pour lui, les eaux partagées offrent des opportunités économiques. « C’est connu que c’est un facteur de cohésion et participe à l’unification d’une région pacifiée. Il faut renforcer les institutions. Il faut que ces organismes jouent leur rôle ». Il déplore la lenteur dans la ratification des documents nécessaires. Il prône l’éducation pour que les usagers des lacs sachent les limites.
L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de donner leurs avis et contribution sur des questions de leur région.
C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.