Selon les jeunes de la région des Grands Lacs, le rôle des confessions religieuses est crucial dans le renforcement des relations sociales. Pour Pasteur Janvier Makombe du centre d’évangélisation international, la bergerie du ciel de Bukavu en RDC, n’eussent été les églises, la région serait une poudrière.
Face à la situation des conflits et les tensions dans nos pays de la région, différents acteurs essayent d’apporter leur pierre à l’édifice. « Les confessions religieuses prêchent la paix, l’amour et la cohésion ».
Ce fut notamment le cas des évêques, membres de l’association des conférences épiscopales de l’Afrique centrale, ACEAC à travers leur mission de paix dans le diocèse de la ville d’Uvira en RDC au mois de mai 2023.
Présenté par Corneille Murhula de maman radio de Bukavu, il s’agit d’appendre de manière générale le rôle que peuvent jouer les confessions religieuses dans la cohésion sociale dans la sous-région.
Les jeunes de Bukavu en RDC saluent la contribution des confessions religieuses dans la pacification de la sous-région. « La majorité de la communauté adhère aux confessions religieuses. Ces dernières accèdent facilement à la communauté en utilisant l’évangile et amènent les parties en conflit à vivre ensemble », indique un des jeunes.
Pour un autre, la majorité est croyante. Quand un prêtre, un pasteur dit, explique-t-il, ils sont convaincus sans réfléchir. « La majorité du peuple lambda suit les orientations. Les églises sont aussi des esplanades pour les campagnes. Il suffit tout simplement que le conseil des Sages d’une église opte pour tel ou tel autre et que tous les croyants fidèles et leurs membres de familles votent pour lui ».
L’église doit jouer son rôle
Une autre jeune note avec amertume que la multitude des églises sont là non pas pour contribuer à la cohésion sociale, mais à la recherche de l’argent. Il dénonce également des confessions religieuses qui sont tribales. « Nous pensons que l’église peut jouer son rôle si elle a été fondée pour cet objectif ».
Selon les jeunes du Burundi, les églises enseignent un bon comportement à adopter dans la société et dans le respect à apporter aux autres. « Elles devraient être les premières promotrices de la cohésion sociale. Actuellement, nous avons une société qui a été empoisonnée par les différences qui ont été la cause de la destruction de nos peuples. Des guerres ne finissent pas. La cohésion sociale vise le bien-être de tous en évitant la disparité entre les gens ».
Pour un autre jeune de Bujumbura, les confessions religieuses assurent en général le vivre-ensemble entre différentes couches de la population. Si les églises arrivent à réunir tout le monde et se mettre ensemble pour des objectifs communs, cohésion sociale sera réelle.
Les jeunes de Kigali au Rwanda font la même lecture. Pour eux, les fidèles ont confiance aux prédicateurs : « Les responsables doivent montrer le bon chemin ».
Selon eux, les églises ont quelque chose en commun : « S’ils les enseignent à cohabiter bien avec leurs voisins, de vivre en paix, que ça ne sert à rien de se chamailler, que la guerre détruit, cela peut aider les gens. Si les églises deviennent des apôtres de la paix, la société sera sauvée ».
Des confessions religieuses pour une société juste
Pasteur Janvier Makombe du centre d’évangélisation international, la bergerie du ciel de Bukavu en RDC parle de l’implication des confessions religieuses dans la cohésion sociale de la sous-région. Il considère qu’elles jouent un rôle crucial. Pour lui, n’eût été leur implication à travers les prêches les esprits seraient très surchauffés dans la région des Grands Lacs, qui dit-il, deviendrait une poudrière. « Vous savez déjà que n’eût été l’église au niveau des Grands Lacs, je pense qu’on serait déjà en train de vivre une sorte de poudrière en termes d’insécurité, instabilité et tensions récurrentes. L’église a un grand rôle à jouer ».
Pour lui, le processus électoral, il y a eu des balises diplomatiques réalisées par l’église protestante et catholique. Elles se sont déplacées, dit-il, jusqu’en Occident pour faire le plaidoyer en faveur d’un processus apaisé en faveur du retour de la paix en RDC. « Tout cela s’inscrit dans le cadre des actions de l’église. On ne veut pas que cette problématique de l’insécurité humaine qui gangrène la région puisse demeurer. Les confessions sont instituées pour prêcher la paix, l’amour et la cohésion. On s’assure que dans nos églises que ce soit les protestants, catholiques, et même chez les musulmans, on ne cesse de parler de paix et cohésion et réconciliation au niveau de la région des grands lacs ».
Le pasteur Janvier Makombe explique que ces efforts s’inscrivent dans la recherche d’un chemin qui mène au développement harmonieux. Les initiatives entreprises permettent à pacifier le pays pour qu’il n’y ait plus d’esprit de belligérance entre nations. Il parle notamment des tensions entre la RDC et le Rwanda, mais aussi récemment entre le Burundi et le Rwanda. « Ce qui nous énerve, les représentants des confessions religieuses de ces pays ne cessent de se rencontrer. Ils ont des cadres de concertation. Ils se communiquent des informations, mais aussi des initiatives qu’ils comprennent mettre en œuvre dans X ou Y pays ».
Il salue l’attitude des autorités politico-administratives qui les associent dans toutes les initiatives visant la paix et la cohésion sociale. Lorsqu’il y a problème, se réjouit-il, les dirigeants mettent les confessions religieuses à contribution.
Kiza Mwato, maire d’Uvira qui, en date du 31 mai 2023 avait reçu dans la délégation des évêques du Rwanda, du Burundi et de la RDC tous membres de l’ACEAC fait une demande. « Le peuple de la RDC, du Burundi et du Rwanda aspire à la Paix. Nous sommes fatigués par des mouvements des déplacés et des crépitements des balles. Nous n’avons pas besoin des agressions entre pays. Nous avons besoin de la paix ».
L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de donner leurs avis et contribution sur des questions de leur région. C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.
