La région des grands lacs traverse des conflits et des tensions. Parmi les acteurs qui militent pour le vivre-ensemble, il y a le scoutisme, un mouvement mondial des jeunes qui, présent en RDC, au Burundi et au Rwanda unit les jeunes des pays des grands lacs pour faire d’eux des artisans de paix.
Des jeunes de Goma au micro de fidèle Kitsa de Kivu stars de Goma en RDC saluent l’engagement communautaire des mouvements du scoutisme. C’est une approche, disent-ils menant à des activités de la consolidation de la paix dans la région des grands lacs. « Les scouts ont un grand rôle à jouer. Chez les scouts, il n’y a pas de limites. Il y a des articles qui disent que le scout est le frère et ami de tout. Cela aide à traverser les barrières pour être unis. Il faut l’union de tous les scouts du monde, nous pouvons faire la paix surtout chez nous dans les grands lacs. Nous sommes en train d’amener notre pierre à l’édifice pour ramener la paix dans les grands lacs ».
A Bukavu en RDC, Flora Ruhamanyi, commissaire provincial chargé de l’expansion du mouvement au Sud-Kivu, est satisfait. Pour lui, des activités rassemblent des jeunes scouts dans la région et ses apports dans le rapprochement des peuples sont importants.
Les scouts se sont rapprochés depuis le premier jamboree régional des grands lacs organisé à Ngozi au Burundi fin 2001. Le jamboree est le grand rassemblement des scouts. Dans la sous-région, le premier, s’est tenu au Burundi.
Engagement pour l’unité
Le deuxième s’est tenu à Nyangezi au Sud-Kivu en RDC en 2007. Pour lui, le scoutisme a aboli les frontières. Porter des tenues scouts avec l’insigne mondial, on devient citoyens du monde. L’impact sur le rapprochement est évident avec l’abolition des frontières.
A Kigali, au Rwanda, Virgile Uzabumugabo est le commissaire général des scouts du Rwanda. Au micro de Gabriel Imanariho de la radio Isango Star de Kigali, il parle du scoutisme et de leurs actions dans la cohésion sociale dans les grands lacs.
Il indique que le scoutisme est un mouvement des enfants et des jeunes fondé en 1907 qui a pour objectif de contribuer à l’apprentissage des valeurs telles que la solidarité, le respect et l’entraide. « Le but est d’aider les individus à forger leur caractère tout en contribuant à leur développement physique, mental et spirituel. C’est pour devenir des bons citoyens pour leurs pays respectifs, mais aussi devenir des citoyens du monde».
Il considère que la région des grands lacs a connu des conflits depuis plusieurs décennies, soit à l’intérieur des pays ou entre pays. Comme organisation, dit-il, on a remarqué le rôle à jouer.
Il explique que depuis des années 2000, on a commencé des rencontres des associations des scouts du Rwanda, du Burundi et de la RDC, mais aussi des associations des guides des trois pays. Nous avons formé un partenariat. De celui-ci est né un projet « Amahoro, Amani ». Le projet avait l’objet de la consolidation de la paix dans la région. On privilégiait des rencontres, soit à l’intérieur du pays des scouts et des guides et les associations de scouts et Guides dans la région ».
Scouts, des messagers de la paix
Des ateliers qui se passaient d’une façon rotationnelle au Rwanda, au Burundi, en RDC pour discuter sur différents sujets. Ces relations de partenariat ont fait qu’il y ait beaucoup d’échanges sur les différentes cultures et des situations socioéconomiques. On a cherché à comprendre l’un et l’autre à travers des échanges. Les scouts du Rwanda comprennent qu’un scout congolais ou un Congolais est un frère. Le deuxième impact est que les scouts et les guides sont conscientisés qu’ils sont des messagers de paix ».
Virgile Uzabumugabo fait savoir que c’est leur devoir de promouvoir la paix et contribuer à la gestion des conflits. Partout, où se trouve un scout, il est parmi les premiers à porter une solution. Ces relations contribuent à la diminution de la peur de l’autre. « Le fait qu’on soit né au Rwanda, au Burundi et en RDC, c’est une différence en soi qui ne doit pas être source de conflit. On est des frères, on est des voisins et si on travaille ensemble pour un vrai monde meilleur, on y arriverait en frère et en scouts et en jeunes ».
Pour lui, les décideurs des pays respectifs devraient soutenir ces mouvements des jeunes qui contribuent à la cohésion sociale de notre région. C’est une région pleine de ressources et d’opportunités. Pour les maximiser, la jeune est le pilier de cette réussite de la cohésion sociale.
Au Burundi, Jamila Abdoul est la commissaire générale chargée des relations publiques au sein de l’association des scouts au Burundi, ASB à Bujumbura.
Au micro de Joyce Gulaine Imanishimwe de la radio Bonesha fm parle des activités que mènent les scouts en faveur de la cohésion sociale dans la sous-région. « On a un projet Amahoro Amani où on aide les jeunes à vivre et à instaurer cette cohésion sociale par des jeunes qui ont été touchés physiquement, émotionnellement par des crises dans le pays. Nous avons également un autre qu’on met en œuvre avec ceux de la RDC. Ensemble, on aide les jeunes gens, les femmes et les anciens combattants touchés par des crises sociopolitiques de leurs pays ou localité à vivre en cohésion et se développer ainsi que leurs familles ».
Selon elle, ces initiatives les aident à créer des activités génératrices des revenus pour être autonomes personnellement et leurs familles. Elle se réjouit que ce soient des activités qui vraiment aident et rassemblent des gens. « Elles leur permettent de cohabiter et de se voir comme des gens qui ont tout en commun et no’nt pas de raison de ne pas vivre ensemble », se félicite-t-elle.
L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de donner leurs avis et contribution sur des questions de leur région. C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.