Dans la suite des émissions génération Grands Lacs, c’est le tour d’un témoin des grands lacs. Il s’agit d’Édith Vyizigiro, une jeune burundaise qui a quitté son Burundi natal pour étudier à Uvira. Elle témoigne de la bienveillance des Congolais et leur bonne collaboration depuis son arrivée. Elle s’exprime au micro de Sifa Munyaka Angèle de RNDT d’Uvira.
Depuis quand vous êtes en RDC, pourquoi avez-vous décidé de quitter votre pays ?
Je m’appelle Edith Vyizigiro, j’habite non loin de l’hôpital général de référence d’Uvira. Je suis burundaise Burundi. Je suis en Uvira depuis septembre 2022 pour faire mes études. Je suis inscrite à l’institut technique médical, ITM Uvira. Mon rêve est de devenir une infirmière.
Qu’est-ce qui vous a attiré pour ici ?
Les gens d’ici sont très accueillants. La collaboration avec les étrangers est bonne. Nous vivons en harmonie. Si nous avons des difficultés, ils nous assistent. C’est un pays qui présente des opportunités d’emploi et de business. Je vais en profiter surtout que les habitants dans ce pays sont bienveillants.
Quels sont les défis dans votre intégration ?
J’ai eu des difficultés dans le paiement de mes études, car notre monnaie s’est tellement dévaluée par rapport à la monnaie congolaise. Autres défis, c’est la chaleur extrême. Ici, je ne peux pas oublier les difficultés pour la langue. J’essaie de m’adapter, mais c’est trop compliqué.
Comment appréciez-vous la collaboration avec des Congolais ?
La collaboration est bonne. Il n’y a pas de discrimination. De petites mésententes peuvent surgir sans que cela ne pose un grand problème. En général, la situation est très bonne pour les Burundais vivants en RDC. Nous sommes ravis de vivre avec eux et les Congolais sont contents de nous voir chez eux. Nous sommes dans la convivialité.
Quand vous êtes encore au Burundi, qu’est-ce que vous entendiez dire de la RDC ?
Nous entendions des guerres, des manifestations organisées par la société civile. En plus, les hommes congolais ne se marient pas aux femmes burundaises.
Pour le moment, quel est votre constat ?
J’ai constaté que les manifestations organisées se font. Je dois signaler que la guerre en RDC se rapporte en RDC peut se faire même dans d’autres pays de la sous-région. Sur le fait que les Congolais ne se marient pas aux Burundaises, ce n’est pas vrai. Des couples des Congolais et Burundaises existent. Il y a aussi des amis qui me promettent qu’on va se marier, mais je leur dis de patienter. Mon objectif est de poursuivre mes études.
Quelles sont les opportunités que vous avez vues en RDC?
Le commerce est florissant. Il y a des vêtements durs en provenance du Burundi qui sont aimés par la population locale. Il y a beaucoup d’opportunité d’entreprendre et d’emploi. On peut travailler sans inquiétude surtout que la population est bienveillante.
Quelle votre collaboration avec les autres étudiants ?
Nous avons une très bonne collaboration. Nous nous rendons des visites avec nos amis congolais. Ils viennent chez nous et nous allons chez eux.
Qu’est-ce que vous avez appris de la population congolaise ?
J’ai appris sa bienveillance. Si la population voit des gens en provenance du Burundi ou ailleurs, elle les accompagne. Si on est perdu, elle te donne des indications. Même en cas d’insécurité, les habitants donnent des alertes pour ne pas se promener dans la rue.
Quel est ton regard sur les tensions dans la région des Grands Lacs ?
Mon message est d’appeler toutes les communautés à s’éloigner de la manipulation surtout pendant cette période d’insécurité. Il faut éviter des stéréotypes et préjugés dans nos communautés. Ces derniers font perdurer l’insécurité.
Un message aux Burundais dans votre langue natale ?
Mpamagarira Abarundi, Abanyekongo n’Abanyarwanda ko boreka tureke amajambo y’amacakubiri. Ntitwogumana n’amacakubiri muri uyu mwanya ibihungu bifise umutekano muke. Jewe nsaba KO twoshingiranira. Ubumwe buvuye ku guhana abageni bizofasha gutorera umuti ingorane zihanze akarere k’ibiyaga binini (« J’appelle les Burundais, Rwandais et Congolais de couper court avec les messages de discrimination et d’extrémisme. Je propose les mariages mixtes entre Congolais, burundais et rwandais. Cette union, sacrée du mariage, pourra aider à résoudre certains conflits dans la région. »)
L’émission Génération Grands-Lacs est un rendez-vous hebdomadaire par les jeunes et pour les jeunes. C’est une occasion pour les jeunes de données leurs avis et contribution sur des questions de leur région. C’est une production de Search for Common Ground en collaboration avec les radios, Bonesha FM de Bujumbura, radio Isango star de Kigali, mama radio de Bukavu, la radio notre dame de Tanganyika, RNDT d’Uvira et la radio Kivu star de Goma.