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Gatumba, une réédition des incidents de Minago

05/05/2013 Commentaires fermés sur Gatumba, une réédition des incidents de Minago

La police a dispersé, ce dimanche 18 novembre 2012 au niveau de Kajaga, les membres de l’ADC-Ikibiri dont des militants du parti Sahwanya-Frodebu. C’était pour empêcher la tenue d’une réunion de ce parti à Gatumba.

<doc6063|left>La police n’a pas hésité à utiliser du gaz lacrymogène pour disperser ces militants de l’ADC-Ikibiri, ils étaient venus en masse, portant les couleurs de leurs différentes formations politiques quand ils ont constaté que la route ne passait pas. Il y avait à Kajaga, une barrière érigée par la police, une corde et un dispositif impressionnant de policiers. Comme [à Minago->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article4062], les membres de l’ADC garent leurs véhicules dans la route vers 9h40. La circulation s’arrête.

Les ténors du parti Sahwanya-Frodebu tentent de négocier avec ces policiers affirmant avoir informé les responsables communaux de la tenue de cette réunion comme la loi l’exige. Le vice-président du parti Sahwanya-Frodebu, Frédéric Bamvuginyumvira, essaie de convaincre les policiers mais ceux-ci refusent d’enlever la barrière.

Le président du parti Sahwanya-Frodebu, en même temps président de l’ADC-Ikibiri, Léonce Ngendakumana vient à la rescousse, accompagné d’autres grosses pointures de l’opposition comme Mme Euphrasie Bigirimana, Mme Marina Barampama, ancienne deuxième vice-président de la République, mais ces policiers ne changent pas d’avis. Les pourparlers traînent et les chansons ponctuées de « vuvuzela » sont entonnées.

Ils décident d’y aller à pied en passant à côté de la barrière. Après une vingtaine de minutes de marche, les policiers les arrêtent, tirent des grenades lacrymogènes, tirent même des balles réelles mais en l’air. C’est la débandade et le sauve-qui-peut général.

Mme Marina Barampama est sérieusement tabassée, elle tombe mais cela n’empêchent pas aux policiers de la rouer de coups de bâtons et des bottines. Elle se relève mais les coups pleuvent de partout. Elle essaie de courir, en portant une seule chaussure.

Mme Euphrasie Bigirimana est aussi rouée de coups. Elle se met à plat ventre en pleurant. Frédéric Bamvuginyumvira détale et parvient à se cacher dans un chantier. Son véhicule reste garé dans la route. Mme Rose Hakizimana, ancienne parlementaire aujourd’hui âgée de plus de 60, n’est pas épargnée, comme la plupart des autres dames qui ne pouvaient pas courir. Elles sont rossées.

La brigade antiémeute arrive en renfort et se met en action. Des coups de crosses, de bâtons et de bottines pleuvent. Ces dames sont traitées de tous les noms. Les autres membres de l’ADC-Ikibiri qui sont parvenus à se cacher dans des maisons en construction sont débusqués et poursuivis jusque dans leurs retranchements.

Il y a des blessés, une dizaine, mais ils ne sont pas évacués et pourtant des véhicules de la police de Protection civile sont là, bien garés. Le commissaire de la PSR, Arthémon Nzitabakuze est présent sur les lieux, il y a également plusieurs policiers en civil, probablement des agents du Service national des renseignements.

La plupart des observateurs parlent de spectacle désolant, décevant surtout après les recommandations de la conférence de Genève, ils parlent de recul, d’actes antidémocratiques, de rétrécissement de l’espace démocratique et de volonté délibéré du gouvernement de réduire au silence l’opposition.

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