Quatre personnes enlevées, lors d’une embuscade contre un bus à Gatumba, le 9 avril dernier, ont été libérées, ce mercredi, sur la frontière burundo-congolaise. Une pratique qui devient de plus en plus inquiétante.
«Nous avons pris la route à 16h et escaladé des montagnes jusqu’à la frontière burundo-congolaise. Ils nous ont déposé sur la colline Vugizo à une heure du matin», raconte Mathias Mijuriro, une des personnes qui avaient été enlevées. Ses compagnons d’infortune sont le Père Adolphe Ntahondereye, originaire de Kabezi en province Bujumbura, Ramadhan Barakamfitiye de Buyenzi en mairie de Bujumbura et Pierre Butoyi de Mbuye en province Muramvya. Mal en point, ils réussissent à se traîner jusqu’à une position de l’armée.
Assis dans un fauteuil au milieu de la cour de sa maison et entouré de sa famille, ce musicien de l’orchestre national Nakaranga a du mal à se tenir debout. Ses jambes sont enflées. « Je suis incapable de les bouger. Nous avons marché sur plusieurs kilomètres, pieds nus. Le prêtre, lui, c’est encore pire.» Sur les poignets, on peut voir des marques d’une corde. «J’ai passé 17 jours bandé et ligoté.» Ce joueur d’Umuduri (arc musical) confie que lui et le prêtre n’ont pas été battus mais que ce n’est pas le cas du jeune Pierre Butoyi. « Ils le battaient de temps en temps.»
Simples malfaiteurs ou rebelles?
«Lorsque nous sommes arrivés dans leur base, ils ont commencé à nous accuser de collaborer avec les Imbonerakure. Selon eux, le Père Adolphe est le chef des Imbonerakure», indique Mathias Mijuriro. Il fait savoir qu’il n’est pas en mesure d’identifier ses ravisseurs. «Ceux qui ont attaqué le bus portaient des tenues militaires. Ils disaient qu’ils sont des rebelles.»
En ce qui concerne le paiement d’une rançon, Mathias Mijuriro ne sait pas si elle a été payée. «Je n’ai pas encore discuté avec ma famille, mais ce que je sais c’est que nos ravisseurs ne pouvaient pas nous laisser partir sans contrepartie. Ils promettaient de nous tuer, si on ne payait pas.» Selon le vieux musicien, les ravisseurs exigeaient 5 millions pour lui et 100 millions pour le prêtre. Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police, indique ne pas savoir si une rançon a été payée.
« Quelle est l’identité des ravisseurs », s’interroge les habitants de la zone Gatumba, commune Mutimbuzi en province Bujumbura. «On ne sait si ce sont des rebelles ou de simples bandits en quête d’argent? De toutes les façons, nous en avons marre car nous vivons tout le temps dans la peur. » Le chef de la zone Gatumba, Hussein Ntahetwa, demande à la population d’être vigilante car la sécurité est une affaire de tous.
«Ce phénomène devient de plus en plus alarmant dans cette localité. Nous ne pouvons pas dire si ce sont des rebelles ou des bandits. Ce qui est sûr c’est que ce sont des gens bien armés qui utilisent beaucoup de moyens pour les garder assez longtemps», souligne Mathieu Sake, représentant légal de l’Association communautaire pour la protection et la promotion des droits de l’Homme (ACPDH). Pour lui, ce phénomène est lié à la crise qui a commencé en 2015. Il demande au gouvernement de mieux assurer sa première responsabilité de protéger sa population. Quant à Mathias Mijuriro, il ne sait pas s’il va s’en remettre.
@ nunu nado
« Maintenant ces pays sont mal sécurisés…!
Parlez surtout du votre, le Burundi où toutes sortes de malfaisances et de crimes y compris exécutions extrajudiciaires pour des motifs nombreux et varies comme l’appartenance ethnique et politique des victimes, leurs opinions politiques etc sont presque quotidiens..… ! D’autres motifs d’enlevement/assassinats sont l’extorsion de fonds, la spoliation et l’expropriation et j’en passe car la liste n’est malheureusement pas exhaustive… ! Tous ces crimes se commettent dans un silence assourdissant des autorités nationales y compris le Ministère de la Justice qui ne l’est apparemment plus que de nom… ! Le cas le plus récent, celui de probable feu NTASANO et ses compagnons de malheurs i.e. ses 2 employés, reste dans tous les esprits… ! J’espère que ceux qui organisent, commanditent, coordonnent et exécutent ces crimes n’auront surtout pas le dernier mot.
@Senyamwiza
Tout en espérant que vous ne soyez pas parmi ces commanditaires.
@BAKARI: « Tout en espérant que vous ne soyez pas parmi ces commanditaires ».
Lisez bien mon argumentaire et essayez de le contredire si vous le pouvez au lieu de vous contenter de petites phrases à l’emporte pièce qui, en réalité, ne sont que coquilles vides…! Bakari, la vérité eclatera au grand jour et elle est proche, croyez-moi et on saura qui a commandité qoui? Rien n’est eternel, heureusement..!
N’importe quelle pesonne dans les pays des grands lacs peut se procurer des armes sans problemes. Maintenant ces pays sont mal securises. Les malfaiteurs sont partout et font la pluie et le beau temps. Ca se voit , ca se vit partout.