Dans la zone Gatumba de la commune Mutimbuzi dans province de Bujumbura, on assiste à une pénurie d’eau de la Regideso. La population se plaigne du manque d’eau potable car elle utilise des eaux impures et craigne le pire.
Nous sommes dans le quartier Muyange de la zone de Gatumba. Une longue file de gens s’observe avec des milliers de bidons en attente d’être servis d’eau sur les différents points de distribution par robinets publics ou privés.
Des bagarres éclatent parfois sur ces files d’attente pour tenter d’être servi le premier même si on n’est pas nécessairement le premier arrivé.
Ce qui énerve souvent, c’est qu’il y a certains quartiers de la zone qui passent plusieurs mois sans avoir de l’eau de la Regideso alors que les autres en ont. Autre bizarrerie, des robinets publics peuvent être approvisionnés en eau alors que des robinets privés de juste à côté en manquent.
Face à cette situation, la population de Gatumba réagit différemment selon les catégories sociales. Ceux qui ont des moyens suffisants pour louer des taxis vélos s’approvisionnent par exemple en eau à partir de la localité de Kajaga. Le prix d’un bidon de 20 l d’eau varie entre 500 et 1 000 FBu selon la distance parcourue pour puiser.
Une dame du quartier raconte : « Nous sommes fatigués de ce manque d’eau. Nous pouvons même passer deux semaines sans eau potable. Mais comment faire avec nos enfants ? Dernièrement, il y a eu des cas de choléra qui se sont déclarés chez ma voisine. Nous avons ainsi peur que nos enfants ne tombent malades. Nous demandons à la Regideso qu’elle nous donne l’eau potable régulièrement ».
La population qui n’a pas de moyens suffisants utilise l’eau de pluie, l’eau du lac Tanganyika ou l’eau de la rivière Rusizi pour ceux qui habitent tout près de cette dernière, avec des risques de maladies causées par le manque d’hygiène. D’autres préfèrent utiliser l’eau dite « Amajorojeka », une eau qui est pompée du sous-sol par des dispositifs mécaniques installés dans certains quartiers de la localité de Gatumba.
Certains agents de la Regideso qui habitent à Gatumba disent qu’ils pratiquent le délestage parce que la quantité d’eau est faible si bien qu’elle ne peut pas satisfaire une population de plus en plus croissante de la localité.
L’Etat devrait déployer de gros efforts en vue de disponibiliser l’eau potable à toute sa population.