Cet arsenal est constitué de 15 kalachnikovs, d’un M 16, de 3 fusils de type FAL, d’une mitrailleuse et de 2 lance-roquettes dont un RPG 4 et un RPG 7. Parmi les minutions, il y avait des roquettes, des bombes et surtout des cartouches dont 31.753 pour kalachnikov. Il y avait également des chargeurs, 62 exactement dont 58 chargeurs du célèbre fusil de fabrication russe.
Ces armes bien emballées dans une sorte de tonneau en plastic ont été déterrées ce jeudi dans la localité appelée Muyaga. C’est à Gatumba au bord de la rivière Rusizi, une frontière naturelle entre le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC).
Mission accomplie et satisfecit pour le Commandant de la 1ère Région militaire, le Colonel Domitien Kabisa, qui dirigeait les opérations. Selon lui, c’est clair qu’il y avait parmi les combattants de l’ancien mouvement rebelle d’Agathon Rwasa, des sceptiques qui n’adhéraient pas complètement au processus de paix lors de la démobilisation : «Cette découverte en est une preuve. Ces armes ont été cachées pour être utilisées plus tard », a-t-il expliqué.
Elles ont été dissimulées juste avant les opérations de démobilisation et de réinsertion : « Le mobile est pour le moment connu, il s’agit de cette insécurité signalée ici et là et ces armes saisies un peu partout comme les 10 fusils trouvés dernièrement dans le commune Mutambu dans la province de Bujumbura », fait remarquer le Commandant de la 1ère Région militaire.
Selon toujours le Colonel Kabisa, après le massacre de Gatumba, la population ne cessait de se lamenter en disant qu’il y avait beaucoup d’armes détenues par la population civile : « On avait-là une piste et nous avons mené des enquêtes en collaboration avec les administratifs à la base et les services de renseignement. On a su qu’il y avait un ex-combattant du FNL encore en vie qui connaissait cette cache d’arme. »
Comment on procède
Seuls 3 ex-combattants du FNL partageaient ce secret : il y a un certain ’’Shuti’’ basé en RDC qui collabore avec les combattants maï- maï dans ses forfaits, il y a un autre qui est mort. Le troisième est un démobilisé du FNL, de nom Japhet Manantiheba. Il a été arrêté à Rugombo.
La procédure pour arrêter le « guide » a été simple : « Une dénonciation ; un coup de téléphone suspect d’un ancien frère d’arme qui mord à l’hameçon en répondant à un rendez-vous alors qu’il s’agit un piège. Il est vite arrêté et hop dans la camionnette militaire, direction Gatumba à l’endroit que cet ancien combattant quinquagénaire connaissait bien. Quelques coups de pioches et bingo, le tonneau en plastic utilisé pour le transport du célèbre vin de banane de Rugombo est déterré avec toute sa cargaison.
Selon le Colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée burundaise, les découvertes de caches d’armes montrent que la plupart des anciens mouvements rebelles n’ont pas remis toutes les armes qu’ils détenaient au maquis : « Au cours de la réintégration tout n’a pas du tout été ramassé », fait-il savoir, profitant de l’occasion pour saluer la « bonne collaboration » entre la population et la FDN.