La Plateforme nationale de prévention des risques et de gestion des catastrophes a appelé encore une fois, ce samedi 4 mai, les gens de Gatumba à se préparer pour la délocalisation.
« De gré ou de force, les gens de Gatumba doivent être délocalisés », a tranché Anicet Nibaruta, le président de la Plateforme nationale de prévention des risques et de gestion des catastrophes lors de l’émission Imvo n’imvano de la Radio BBC. D’après lui, le gouvernement a déjà pris cette décision et c’est irréversible. « L’Etat ne peut pas accepter que les gens continuent à être tués par des animaux. Sept personnes sont déjà mortes, dont deux tuées par des crocodiles, et cinq autres par des hippopotames. Gatumba est invivable. Et personne ne peut dire qu’il est capable aujourd’hui de vivre là. Tout est inondé : écoles, infrastructures sanitaires, etc. »
Une occasion pour lui de réagir aux lamentations des gens de Gatumba selon lesquelles, d’autres personnes sont en train d’y acheter des parcelles, d’y construire des stations, des maisons en étages. « Est-ce que ces stations ne sont pas elles aussi inondées ? Sont-elles encore fonctionnelles ? L’eau n’épargne pas des stations ou des maisons en étages sous prétexte qu’elles appartiennent à telle ou telle autre personne. »
D’après lui, que les gens de Gatumba soient tranquilles : « Personne ne va occuper leurs parcelles, leurs terres. Mais, qu’ils sachent que l’Etat a déjà pris cette décision. De gré ou de force, ils vont être délocalisés. Qu’ils s’y préparent moralement. Et l’opération est pour bientôt. »
Deux sites de délocalisation déjà identifiés
Au cours de cette émission, M.Nibarura a d’ailleurs précisé que deux sites ont été déjà identifiés. Il s’agit selon lui d’un terrain de 10 hectares Matyazo, commune Mubimbi, province Bujumbura qui va accueillir 545 familles. Un autre site de 19 hectares se trouve en commune Kabezi et va accueillir 912 familles. Il a ajouté qu’on est en train de chercher de l’espace où seront installées 1493 autres familles.
Des écoles, des infrastructures sanitaires existent-elles déjà dans ces sites de délocalisation ? Là, Anicet Nibaruta a répondu que cela va être fait petit à petit. : « Nous savons que dans ces familles, il y a des élèves. Ceux qui n’auront pas de place dans les écoles sur place, on va construire des écoles d’urgence pour leur permettre de poursuivre les apprentissages. »
Des cliniques mobiles vont aussi être utilisées pour soigner ces déplacés environnementaux, a-t-il annoncé. Dans le cadre de la vision Burundi 2040-2060, il a d’ailleurs signalé que d’autres travaux seront effectués dans ces sites d’accueil comme l’adduction en eau potable, alimentation en électricité, construction des écoles, des centres de santé, des marchés, etc.
A ceux qui pensent qu’ils pourront revenir à Gatumba, Anicet Nibaruta a été clair : « Qu’ils ne se trompent pas. Gatumba appartient à l’Etat. »