Lundi 23 décembre 2024

Environnement

Gatumba est encore une fois inondée, les crocodiles rôdent

13/01/2021 Commentaires fermés sur Gatumba est encore une fois inondée, les crocodiles rôdent
Gatumba est encore une fois inondée, les crocodiles rôdent
La désolation.

Le calvaire de la zone de Gatumba en commune Mutimbuzi de la province de Bujumbura, n’en finit pas. Les eaux de la Rusizi ont encore une fois envahi les maisons et d’autres infrastructures publiques comme les écoles et les structures de santé depuis quelques jours.

Pour les habitants de cette localité, c’est la désolation, ils avaient bravé les inondations de l’année dernière en acceptant de retourner dans leurs propriétés quand les eaux avaient un peu baissé. «Ça recommence », s’indigne cette population prise au piège.

Quelques représentants de la protection civile, de l’administration et de ses partenaires comme la Croix Rouge, les Agences onusiennes, et d’autres ONG intervenant dans l’humanitaire se sont rendus sur les lieux ce mardi 12 janvier 2021 pour s’enquérir de la situation.

Mais cette population se dit désemparée craignant le pire. Angélique Sinamenye, dernièrement rapatriée du site de Kigaramango des victimes des inondations dues aux crues de la rivière Rusizi de l’année dernière témoigne : «C’est à partir de dimanche que cette montée des eaux a commencé. Le niveau avait baissé. Il y avait eu des inondations bien avant, ces eaux semblaient reculer mais elles sont revenues et nous n’avons nulle part où aller ».

Ce n’est pas tout comme malheurs : «La maison s’est effondrée, je n’ai rien sauvé, je suis comme tu me vois. C’est par chance que nous avons pu détaler avec les enfants et les crocodiles pullulant dans ces eaux ont faim, il suffit d’une petite mégarde et l’on peut être happé par ces reptiles. Il faut faire attention quand vous ouvrez la maison, ces crocodiles sont juste devant la porte et ouvrent brusquement leurs grandes mâchoires ».

Les crocodiles pullulent

Avec la montée des eaux, les crocodiles ont élargi leur périmètre de chasse, affirme cette population de Gatumba victime d’inondations. Cette menace est également évoquée par Pierre Bampoyubusa, il tente une explication.

«Franchement, c’est la faute à l’administration. Ces crocodiles étaient tranquilles chez quelqu’un qui s’en occupait. Mais au lieu d’aménager un endroit pouvant les accueillir, ce qui pouvait même attirer des touristes, les choses sont allées vite et ils ont été jetés dans la Rusizi et voilà les conséquences. Ils s’attaquent maintenant aux hommes», se désole-t-il.

Avec ces inondations, il n’est pas aisé de se rendre à l’hôpital de Gatumba pour se faire soigner dans cette structure sanitaire menacée elle aussi par ces eaux.

Son accès est un véritable parcours de combattant pour le personnel, pour cette population de Gatumba qui doit patauger et même pour l’ambulance qui se retrouve obligée de se frayer un passage dans ces eaux.

Cette montée des eaux menace également les écoles se trouvant dans cette zone de Gatumba, elles venaient à peine d’ouvrir leurs portes après les inondations de l’année dernière.

Les enseignants ne savent plus à quel saint se vouer. Ils se disent désemparés craignant une nouvelle fermeture comme à l’école fondamentale Mushasha I où tout est inondé de même que les toilettes. Il faut des acrobaties pour s’y rendre. L’irruption des maladies des mains salles plane.

Et c’est le même problème à l’Ecole technique secondaire de Gatumba. Le directeur de cet établissement, Jean-Bosco Sinabajije demande une intervention du gouvernement pour canaliser ces eaux.

Pour Jean Marie Sabushimike, expert en environnement et en gestion des catastrophes, c’est la faute au changement climatique et surtout à l’aménagement du territoire. Il parle également de pauvreté. «Cette population n’a nulle part où aller ».

Cette population désemparée de Gatumba aux prises avec de nouvelles inondations se dit dépassée, elle interpelle le chef de l’Etat à leur venir en aide et en appelle à la bienveillance de son ’’gouvernement responsable et laborieux’’.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Que la compétition politique soit ouverte

Il y a deux mois, Iwacu a réalisé une analyse de l’ambiance politique avant les élections de 2020 et celles à venir en 2025. Il apparaît que la voix de l’opposition est presque éteinte. Il n’y a vraiment pas de (…)

Online Users

Total 2 353 users online