Suite aux crues de la rivière Rusizi, des inondations ravagent les quartiers Mushasha et Kinyinya en zone Gatumba dans la province Bujumbura, depuis mardi 4 avril. Des habitants sont sans abri après que leurs maisons ont été inondées et leurs biens emportés par des eaux. Ils demandent la construction d’une digue longtemps attendue.
A 11h, mercredi 5 avril, des eaux de la rivière Rusizi continuent d’envahir des habitations. Une famille du quartier Kinyinya I s’est réfugiée à un mètre de la route nationale (RN4).
Elle y a érigé une tente. A l’intérieur, un mari et ses enfants s’assoient sur une natte, à côté de ses deux chèvres. Désespérée, la mère de la famille prépare le repas dehors. Leur maison a été inondée par les crues de la rivière Rusizi survenues la nuit dernière.
A quelques mètres, sur l’autre côté de la route, d’autres sinistrés des inondations y ont aussi installé de petits abris. Il y en aussi, surtout des femmes, qui rassemblent des roseaux pour aménager un endroit où ils peuvent se mettre à l’abri lorsqu’il pleut. Tout à coup, le climat change. Il commence à pleuvoir. Des enfants et des adultes se mettent sous les arbres.
« Cela fait la quatrième année que nous sommes victimes des inondations. Nous avons toujours crié au secours, mais l’Etat n’a fourni aucun effort pour nous protéger. On nous a oubliés », déplore Vénérand Nsanganiyumwami, habitant du quartier Kinyinya I dans la zone Gatumba.
Ce père de cinq enfants confie avoir perdu beaucoup de biens, suite à ces inondations : « Les inondations sont survenues pendant la nuit. Les couvertures, les habits, mes trois poules et autres biens ont été emportés. Nous sommes sans abri. »
Il soutient que la promesse du gouvernement de creuser une digue le long de la rivière n’a pas été honorée : « L’année passée, nous avons entendu qu’on allait construire une digue. Ils disaient qu’un groupe de techniciens viendrait dans deux semaines, mais cela n’a pas été fait jusqu’aujourd’hui. Nous avons perdu espoir. » Il demande qu’une digue soit creusée le plus rapidement possible pour protéger les habitants de Gatumba des crues de la rivière Rusizi.
Pour une autre habitante de la même localité, le risque d’enregistrer des dégâts humains est imminent. Elle craint que la situation s’empire, suite aux fortes précipitations de ces derniers jours.
Cette sexagénaire fait remarquer que les victimes de ces inondations risquent aussi d’attraper des maladies des mains sales : « En plus des maisons détruites, des toilettes ont été emportées. Dans toutes ces eaux qui ont inondé le quartier, il y a des déchets provenant des toilettes. »
Elle aussi demande la construction d’une digue longtemps attendue pour protéger les habitants des quartiers Kinyinya et Mushasha contre les crues de la rivière Rusizi et les débordements du lac Tanganyika.
Selon l’administration de la commune Mutimbuzi, les dégâts enregistrés ne sont pas encore connus. Elle appelle les sinistrés de ces inondations à regagner le site des déplacés de Kinyinya II.
En 2021, les zones Gatumba et Rukaramu en commune Mutimbuzi ont été aussi victimes des inondations, suite aux crues de la rivière Rusizi et à la montée des eaux du lac Tanganyika. Environ 3 mille ménages ont été enregistrés dans trois sites de déplacés, dont Maramvya dit Sobel, Mafubo et Kinyinya II.
Lors de sa visite du 4 juin 2021 au site Sobel, le président Ndayishimiye avait annoncé un plan de déménagement des sinistrés de Gatumba, ce que certains n’ont pas chaleureusement accueilli.