Les enfants âgés de 5 à 19 ans représentent aujourd’hui 33 % des cas de mpox dans tout le pays, comme l’indique le rapport de l’UNICEF du 17 septembre 2024. Dans la zone de Gatumba, plusieurs écoles ne possèdent pas de kits de lavage et un cas positif de mpox a été confirmé. La population lance un cri d’appel au gouvernement et à la Regideso.
« Le nombre croissant de cas de mpox chez les enfants au Burundi, y compris chez les enfants de moins de cinq ans, est extrêmement préoccupant, et les protéger est notre priorité absolue », a affirmé France Bégin, représentante de l’UNICEF au Burundi. Nous sommes dans la zone de Gatumba, en commune de Mutimbuzi, dans la province de Bujumbura. Il est 10 heures à l’école fondamentale Gatumba I, II, III et aux écoles mobiles Mushasha I et II. Aucun dispositif de lavage n’est en place pour lutter contre la variole du singe. Les élèves continuent de se serrer la main et de jouer ensemble comme en temps normal.
« On ne se lave pas les mains avant d’entrer en classe. On joue ensemble pendant la récréation. On ne sait pas grand-chose sur cette maladie. Les mesures barrières pour lutter contre ce que vous venez de nous informer ne sont pas respectées », témoigne un élève de la 4e fondamentale.
Un parent rencontré à l’école mobile Mushasha I explique son inquiétude par rapport à la variole du singe. « Nous avons peur de cette maladie pour nos enfants. Nous avons entendu que le nombre de cas positifs a augmenté et ce sont des enfants qui sont les plus touchés. Ces écoles ne possèdent même pas de kits de lavage, c’est terrible. »
Sur la colline Kinyinya II de cette zone, à l’école fondamentale Warubondo, un cas positif de variole du singe chez un enfant de la 2e année a été confirmé. Les enseignants de cette école craignent que la maladie ne se propage dans l’établissement.
« Nous avons eu un cas positif ici à Warubondo. Nous craignons que cet enfant ait contaminé ses camarades. Nous demandons aux parents de veiller sur leurs enfants pour que, dès le moindre signe de cette maladie, ils amènent directement l’enfant à l’hôpital », ajoute le représentant des parents.
Un manque de moyens financiers et d’eau potable
Le problème d’eau potable est le principal souci évoqué par la population de Gatumba. Ces derniers disent qu’avec cette pénurie intempestive d’eau, rien n’assure leur bonne santé en cette période de recrudescence de la variole du singe.
« Nous n’avons pas d’eau potable pour lutter contre cette maladie. Parfois, mes enfants partent à l’école sans se laver et dorment sans se laver à cause du manque d’eau. Seul Dieu nous protège, sinon nous aurions tous été touchés par le mpox », se désole Ange, habitante de la zone Gatumba.
Interrogé, le chef de zone, Jean Muyoboke, affirme que la question des dispositifs dans les écoles a été signalée à la direction communale de l’enseignement.
« C’est vrai, nous avons peu d’eau potable dans notre zone, mais ces écoles n’ont pas non plus les moyens pour acheter les kits de lavage. Avec l’inondation qui a frappé notre zone, nous demanderons que le gouvernement et les organisations non gouvernementales viennent en aide à ces écoles et à notre zone en général. »
Rappelons que depuis la confirmation du premier cas le 25 juillet 2024, le Burundi a enregistré 564 cas confirmés de mpox, dont 62,9 % concernent des enfants de moins de 19 ans. En outre, le pays a signalé plus de 1 576 cas suspects. L’épidémie a entraîné 1 774 alertes dans 34 des 49 districts sanitaires du pays, les trois districts de Bujumbura étant au cœur de la crise.
« Les districts les plus touchés sont Bujumbura Nord (43 %), Bujumbura Sud (11 %), Bujumbura Centre/Isare et Gitega (6 % chacun), et Kayanza (5 %). Aucun décès n’a été signalé jusqu’à présent », précise l’UNICEF.
Face à cette situation alarmante, l’UNICEF a lancé un appel urgent de 58,8 millions de dollars pour soutenir les efforts de réponse dans six pays africains touchés par l’épidémie, dont le Burundi. Ce financement vise à stopper la transmission du virus, à protéger les enfants et à garantir la continuité des services essentiels dans les zones affectées.