L’opération de délocalisation des victimes des inondations a commencé le vendredi 10 mai 2024, à Gatumba, commune Mutimbuzi, province de Bujumbura. Un ouf de soulagement pour les uns, un début d’incertitude pour les autres.
Une joie mêlée de questionnements se lisait sur les visages de ces victimes des inondations avant leur délocalisation. Elles ont commencé à se rassembler devant les bureaux de la zone Gatumba à partir de 8 h du matin. Matériel de couchage, ustensiles de cuisine, habits et meubles faisaient partie de leurs bagages. Des camions et des bus coasters du HCR étaient là pour leur transport. C’est après un appel que ces déplacés environnementaux sont montés dans ces bus. La destination était le site d’accueil de Matyazo, de la commune Mubimbi en province de Bujumbura. L’opération a été lancée par Anicet Nibaruta, directeur général de la police de la Protection civile et président de la Plateforme nationale de prévention des risques et gestion des catastrophes. Il a signalé que deux sites sont déjà identifiés pour accueillir ces déplacés : le site de Matyazo pour 545 familles et un autre site à Kabezi qui hébergera 912 familles.
Au moment où certaines personnes continuent à réclamer la construction des digues, il leur a signifié que Gatumba n’est pas habitable surtout dans les localités de Mushasha I, Mushasha II, Kinyinya I, Kinyinya II et une partie de Gaharawe.
Une délocalisation « volontaire »
Nibaruta a par ailleurs indiqué que les gens se sont fait enregistrer volontairement. « Dans un premier temps, nous avons eu 1 493 familles volontaires pour la délocalisation. Après, ceux qui n’étaient pas là sont venus eux aussi se faire enregistrer. En tout, 254 familles se sont ajoutées. », précise-t-il en effet.
Il a informé que le gouvernement, en collaboration avec ses partenaires, fera de son mieux pour assister ces déplacés que ce soit en matériel, en soins de santé, en alimentation et bien d’autres besoins. Et d’ajouter que ce site de Matyazo pourra, dans la vision du Burundi 2040-2060, devenir un village moderne avec des écoles, des centres de santé et de l’électricité.
A Matyazo, ce vendredi, dans l’après-midi, le constat est que les préparatifs se poursuivaient encore : aménagements du terrain, installation des tentes et bien d’autres activités. Des machines, des agents de la Croix-Rouge et du HCR étaient à l’œuvre. Même la population environnante était venue pour accueillir ces déplacés.
Anicet Nibaruta a annoncé qu’au moins 100 familles allaient passer leur première nuit sur place. « Une opération qui va se poursuivre », a-t-il déclaré, notant que d’autres sites sont encore en train d’être repérés.