Mardi 05 novembre 2024

Société

Gatumba : De l’école buissonnière à l’« école poissonnière »

24/01/2024 1
Gatumba : De l’école buissonnière à l’« école poissonnière »
Des élèves apprenant à pêcher

Suite aux inondations causées par les crues de la Rusizi dans la zone de Gatumba en commune Mutimbuzi qui ont envahi l’école fondamentale de Mushasha I et II, certains élèves de ces établissements ne répondent plus à l’appel et préfèrent aller faire la pêche.

Il est 15 heures à Gatumba dans le quartier Mushasha I. Plusieurs maisons sont inondées de même que les écoles fondamentale Mushasha I et II. Plusieurs salles de classes sont inutilisables, elles sont remplies d’eau, quelques pirogues sont d’ailleurs accostées dans la cour de récréation, une marre qui fait office de piscine pour quelques élèves turbulents.

Aux alentours de cette école, des élèves sont en train de faire la pêche à la ligne pendant les heures des cours. Il y en a qui utilisent un petit filet. Ces enfants n’osent pas encore s’aventurer près de la Rusizi.

Ils repèrent des endroits inondés et avec leurs roseaux terminés par une corde en nylon reliée à un hameçon, ces apprentis pêcheurs, sont près pour attraper du poisson.

Ce sont surtout de petits tilapias qui mordent à l’hameçon. Il arrive aussi que de gros tilapias tombent dans les mailles de leur filet et aussitôt le bassin rempli, direction le marché du quartier ou la maison où le foufou les attend.

Les inondations qui a frappé la zone Gatumba n’ont pas épargnés ces deux écoles et de même que les bureaux des directeurs. Ces derniers ont dû aller chercher de l’aide dans d’autres établissements pour avoir quelques salles de classes afin que les enseignants puissent dispenser des cours dans les après-midis.

Par solidarité, des directeurs de certaines écoles ont accepté de mettre à la disposition de ces victimes des inondations quelques salles de classe pour occuper leurs élèves. Mais cela pose un problème car ces écoles sont un peu éloignées de leurs domiciles.

Un de ces élèves qui s’adonnent à la pêche affirme que les conditions pour étudier ne sont plus faciles. Lui et ses camarades doivent attendre que ces derniers sortent des classes pour pouvoir les occuper.

Il arrive que ces élèves, malgré leur bonne volonté, rentrent sans étudier faute de salles de classes disponibles. C’est par exemple les salles de la paroisse Sait François Xavier de Gatumba communément appelé chez Buyengero qui se retrouvent souvent occupées par des choristes venus pour des répétitions dans les après-midis. Ces « élèves déplacés » en quête de salle de classe disponible pour étudier, rentrent ou plutôt s’occupent utilement en allant pêcher.

Interrogée, la directrice de l’école fondamentale Mushasha I n’a pas voulu faire de commentaire sur les cas d’abandons scolaires suite aux inondations qui ont frappé son établissement : « Je ne saurai pas me prononcer sur le nombre d’élèves qui ne viennent plus à l’école. Il est trop tôt pour parler d’abandons scolaires ».

Alexandrine Ndayishimiye

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Alexandre NDAYISHIMIYE

    Bon après midi à tous.
    Certains élèves ont trouvé là une solution facile de remplacement, mais une solution qui n’est pas idéale. En tout cas, ils ne sont pas très indiqués pour trouver une solution à un problème plus large.
    A quand cette solution?

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 2 824 users online