Après le carnage de ce dimanche 18 septembre perpétré par un groupe d’hommes armés qui ont attaqué un bar de Gatumba, mitraillant les clients et tuant 36 personnes (selon les chiffres avancés par le gouvernement) auxquelles s’ajoutent de nombreux blessés, les réactions de condamnation – et d’appel à la justice – sont unanimes.
Au niveau local, on retiendra l’unanimité de la classe politique, tous bords confondus, qui a condamné « avec la dernière vigueur un acte ignoble », appelant la justice à sévir contre les auteurs du carnage.
Le Président de la République du Burundi qui s’était rendu sur les lieux, décalant son départ pour le rendez-vous annuel de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York, avait plus tôt annoncé un deuil national de trois jours en hommage aux disparus de Gatumba, promettant que l’État burundais allait supporter les dépenses liées à l’enterrement des 36 corps. Le numéro un de l’Exécutif burundais avait aussi fixé un délai d’un mois à la justice burundaise pour identifier et juger les auteurs de la tragédie de Gatumba, où qu’ils soient. En cas d’échec des procédures au Burundi, Nkurunziza a souligné que l’État burundais n’hésiterait pas à faire recours, par le biais du Ministre des Relations Internationales, aux instances internationales pour arrêter les criminels impliqués dans le massacre de Gatumba.
Sur le plan international, le Secrétaire général de l’ONU a « fermement condamné … une attaque absurde [qui] vient à un moment où le Burundi est en train d’essayer de consolider les gains récents pour la paix et la stabilité après des décennies de guerre civile », selon le porte-parole de Ban Ki-moon. Avant de souhaiter que « les responsables de ces crimes soient traduits rapidement devant les tribunaux », appelant du même coup, « toutes les parties à faire preuve de retenue ».
Dans un communiqué de presse publié au soir de ce lundi 19 septembre, le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères Steven Vanackere souligne avoir « appris avec consternation l’attaque menée contre un café à Gatumba ayant fait 36 morts et plusieurs dizaines de blessés. Ce massacre, ayant aussi touché des enfants et des personnes âgées, témoigne d’une grande lâcheté et est vivement condamné. »
M. Vanackere a profité de l’occasion pour exprimer « sa préoccupation au sujet de la résurgence de la violence au Burundi », soulignant que « la violence ne pourra en aucune façon contribuer à une solution au Burundi », appelant « tous les groupes armés à déposer les armes ».
Le Ministre a réitéré sa conviction dans « la voie du dialogue politique, l’approche consensuelle, et la recherche commune d’un développement socio-économique bénéficiaire à tous, dans le plein respect de la légalité des institutions et des principes démocratiques.»
Il y a eu aussi « la condamnation ferme de ce qui s’est passé à Gatumba », de Pacifique Nininahazwe (délégué du FORSC), qui a appelé à faire « la lumière sur ce crime, ainsi que ainsi tous les autres assassinats qui endeuillent depuis quelques mois les Burundais ». Avant d’appeler à la construction d’un monument national en hommage aux victimes de Gatumba par le Gouvernement, et sur lequel viendraient se recueillir « les Burundais de toutes les provenances politiques et sociales » en signe de dénonciation de la violence.
On retiendra que parmi les 36 vies perdues lors de l’attaque de ce 18 septembre se trouvaient de jeunes footballeurs, des familles venus passer la soirée autour d’un verre, des travailleurs des lieux ou encore des Congolais dont les corps ont été rapatriés de l’autre côté de la frontière burundaise pour l’enterrement.
5 personnes ont déjà été arrêtées par la police pour enquêtes.