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Gaston Niyonzima : « Tout le monde a droit à une seconde chance »

05/05/2013 Commentaires fermés sur Gaston Niyonzima : « Tout le monde a droit à une seconde chance »

<img7442|left>Il est de ceux qui n’oublient jamais d’où ils viennent, ce qui lui permet de rester humble et de vouloir construire pour son pays, car dit-il, « j’ai eu beaucoup de chance dans ma vie, à moi d’en faire autant pour les autres »

<doc7441|right>Sa vie est digne d’un roman. Né à Gitega en 1967, issu d’une famille pauvre, Gaston Niyonzima semblait avoir une vie toute tracée : élever les vaches comme son père et ses frères. « Je gardais les vaches comme mes frères. C’est Jean-Jacques Nyenimigabo, l’ancien ministre de la culture, revenant de ses études en Europe, qui a convaincu puis aidé mon père à me scolariser. » C’est à l’âge de 10 ans qu’il commence l’école primaire.

En même temps que ses études secondaire à l’ETS, il s’adonne à la mécanique dans le garage de Pascal Gashirahamwe, le tout premier garage du Burundi. « Dès que je sortais de la classe, je courais au garage, là j’y ai appris beaucoup, grâce à Pascal qui m’a pris sous son aile » se souvient Gaston Niyonzima. À peine avait-il commencé l’université en génie électromécanique, qu’il lance son propre garage. « Mais je n’étais pas épanoui, il me manquait toujours quelque chose. » confie Gaston.

Offrir une seconde chance aux jeunes de la rue

Puis, en 2003, l’idée jaillit comme une évidence : Donner aux jeunes qui vivent dans la rue ce que lui avait reçu. Une seconde chance. S’appliquant à cet idéal, Gaston Niyonzima fonde, sur fonds propre, une association sans but lucratif « AHD » Action Humanitaire contre la Délinquance. Sa mission ? Rassembler et encadrer les adolescents de la rue et autres jeunes vulnérables par des formations professionnelles via l’approche atelier-école, en vue de leur réinsertion socio-économique. «  Je n’oublie pas d’où je viens. N’eût été Jean-Jaques Nyenimigabo et Pascal Gashirahamwe, je serais toujours entrain de garder les vaches. Il était donc de mon devoir de venir en aide aux jeunes qui n’ont pas eu la même chance que moi » raconte Gaston Niyonzima, avec émotion.

De 2003 à 2008, il entame toute une série de formations (mécanique, conduite auto, fer forgé, etc.) D’abord avec 4 jeunes de la rue, puis 8, et ainsi de suite jusqu’à 85 jeunes. Dès 2008, il ramène les jeunes dans leur province natale pour qu’ils forment à leur tour d’autres jeunes vulnérables.

Aujourd’hui, « Action Humanitaire contre la Délinquance », emploie 17 personnes. Et avec le soutien de certains bailleurs de fonds (La coopération Suisse, la fondation Roi Baudoin, le fond méthodiste de secours, etc.), 241 jeunes sont formés annuellement et sont ensuite rassemblés dans des micro-entreprises. Pour ceux qui n’auraient pas de travail après la formation, des coopératives à caractère social sont mises à disposition. « Nous les installons et les suivons pendant 18 mois » et comme ces coopératives offrent des services et produits répondant aux besoins de la population, elles deviennent rapidement autonomes.

Et ce n’est pas tout, un nouveau projet intitulé « livre S » vient de voir le jour, avec comme objectif, « familiariser la population de Bujumbura avec les livres, sans que le prix soit un obstacle. » Le principe de ce projet, consistera à vendre des livres de seconde main à des prix compris entre 2500 et 10000 Fbu, avec possibilité de les leur revendre, moyennant une décote de 20%.

Désormais, AHD a l’intention d’étendre son champ d’action à l’EAC, notamment avec son concept « atelier- école », pour, selon le fondateur et directeur de l’association, permettre aux jeunes artisans qui sont sur le marché de travail d’améliorer leurs produits en effectuant des stages de perfectionnement chez les autres artisans de la région de l’EAC.

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