Il rêvait de vivre pleinement de son art. Il espérait voir ces œuvres exposées dans différentes galeries du Burundi et de l’étranger. Gaspard Gahungu, ce sculpteur de la commune de Kinyinya, a déjà perdu le goût de son art.
Gaspard Gahungu posant avec son portrait ©IwacuA quelques mètres du chef-lieu de la commune Kinyinya en province Ruyigi, se trouve la maison de Gaspard Gahungu, sculpteur et peintre à ses heures perdues. Impossible de rater son domicile car il se démarque de toutes les autres habitations du coin. Devant la porte principale se trouve deux œuvres d’environs un mètre de hauteur. La première représente une vieille dame qui semble souhaite la bienvenue aux visiteurs. La seconde sculpture évoque un jeune homme en train de jouer de la musique avec une guitare. Ce qui laisse présager l’ambiance qui règne à l’intérieur de cette maison.
Gaspard Gahungu, la soixantaine, est assis dans la cour avec ses enfants. Il fait visiter son petit atelier qui sent le renfermé car, apparemment, ça fait un bout de temps qu’il n’est pas ouvert. Toujours souriant, il exhibe avec une fierté apparente ses œuvres. Avec une pointe d’humour, il donne quelques explications. La plupart de ses œuvres mettent en valeur la culture burundaise et la femme burundaise. Il y va d’une famille assise devant le feu, des amis en train de partager une bière ou encore une femme revenant des champs avec un enfant sur le dos, une houe sur l’épaule sans oublier une cruche sur la tête. «Je m’inspire de nos traditions», précise l’artiste.
Dans son atelier, on va de découverte en découverte. Des bustes de personnes qui ont passé des commandes jonchent le sol. «Personne n’est venu les récupérer alors que ça m’a coûté une fortune.», déplore-t-il. Ce qui est sûr ce qu’on ne peut pas passer à côté de son propre buste. Entre le sculpteur et son portrait, la ressemblance est saisissante. Les rides, la calvitie, les cheveux blancs, tout est réuni pour créer la troublante illusion. Gaspard Gahungu manie l’argile comme personne. Ses œuvres sont d’un réalisme extraordinaire. On les contemple, on les retourne, on les contourne, impossible de détacher les yeux sur eux. Plus vrais que nature. «C’est ma passion depuis mon enfance», souligne l’artiste.
Une histoire d’amour gâchée par le manque d’acheteurs
«La sculpture, c’est fini», indique Gaspard Gahungu, avec nostalgie. D’après lui, il a abandonné parce qu’il ne trouve plus d’acheteurs. «L’argile, la peinture et autres matériels me coûtent beaucoup d’argent.» Avant, moi et ma famille pouvions vivre convenablement de la vente de mes œuvres, poursuit-il, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Ça ne rapporte plus. Selon cet artiste, pour réaliser une seule œuvre, ça demande au moins 50.000 Fbu voire plus. Je perds beaucoup d’argent si je ne trouve pas un acheteur, indique le sculpteur.
De plus, Gaspard Gahungu déplore aussi le manque de compétitions pour les artistes. Il souligne qu’il a, dans le temps, participé dans plusieurs compétitions à Bujumbura et à l’extérieur du pays. «Ma maison est le fruit des prix que j’ai rapporté de l’étranger.», souligne-t-il, fier. Il jette le tort aux autorités provinciales qui ne font rien pour promouvoir les artistes de l’intérieur du pays. Un avis partagé par nombre d’artistes de la province Ruyigi. Ils demandent que des compétitions de promotion des artistes soient organisées. «Des compétitions régionales pourront nous aider à progresser et avoir des sponsors», précise Jamal Hussein, un rappeur de Ruyigi.
Cyriaque Nshimirimana, gouverneur de la province Ruyigi, reconnaît que le manque de clients fait que les artistes abandonnent leur métier. «Nous essayons de leur faire la publicité en leur inscrivant dans des compétitions.» Cyriaque Nshimirimana fait savoir qu’il a mis à la disposition des artistes la parcelle qu’occupait l’ancien marché de Ruyigi dans le quartier Gasanda pour en faire un village artistique. «Mais les artistes n’ont pas encore venu l’occuper», déplore-t-il. Peut-être que les moyens font défaut.
Au lieu de gaspiller les deniers publics en allant chercher les « chinois » et consorts, on fera bien de dénicher dans nos fins-fonds, il y a des hommes patriotes aux talents sans pareils.
S’il vous plaît Journal IWACU, veuillez nous poster le téléphone de contact de ce cher Monsieur. Il vaut beaucoup et je suis convaincu que beaucoup de gens ont certainement du travail pour lui, et moi-même j’en ai un auquel je tiens absolument.
Merci d’avance.
« «Mais
les artistes n’ont pas encore venu l’occuper»,
déplore-t-il. » le message est passé mais quand même…
Pourrions-nous avoir l’adresse de Gaspard Gahungu? Son numéro de téléphone par lequel on peut le joindre par exemple:
Pourquoi pas le connecter au ministère ayant les arts et celui du tourisne dans leurs atrributions? Faites le lobbying pour lui et le les autres y trouveront leur sort…
Et si le Frodebu organisait un concours national pour la fabrication du buste de Melchior Ndadaye ? Des artistes comme Gaspard se démarqueraient et le ministère de tutelle en profiterait pour leur donner de la valeur !
En tout cas Bravo Gaspard il faut l,encourager moi meme je serai ton client pronchainnement,des mon arrive a Buja je viendrai te vir a Ruyigi