Vendredi 22 novembre 2024

Environnement

Gasekebuye /Aimé-Emmanuel Nibigira accusé d’arrachage de plants de bambous récemment plantés

25/01/2022 3
Gasekebuye /Aimé-Emmanuel Nibigira accusé d’arrachage de plants de bambous récemment plantés
Policiers, militaires, administratifs et habitants en train de planter des arbres à l’endroit dit Kumasasu au quartier Gasekebuye (Commune Muha) le 13 janvier 2022

Ce lundi 24 janvier, les plants de bambous dernièrement plantés dans l’espace communément appelé Kumasasu au quartier Gasekebuye ont disparu. La population environnante accuse Aimé-Emmanuel Nibigira, qui se dit propriétaire de ce terrain, – ce que récuse l’administration -, d’être à l’origine de cet acte.

10 heures au quartier Gasekebuye à l’endroit surnommé ’’Kumasasu’’, zone Musaga, commune Muha, Mairie de Bujumbura, le terrain est complètement défriché.

Des deux côtés du ravin qui traverse ce terrain objet d’un conflit entre Aimé-Emmanuel Nibigira et l’administration locale, aucune trace des plants de bambous qui avaient été plantées par les militaires et les policiers en date du 13 janvier dans le cadre de leur projet ‘’’Ewe Burundi urambaye’’.

« Ce samedi, nous avons pris part aux travaux communautaires et je peux vous assurer que les plants de bambous y étaient toujours », témoigne G.P, une voisine des lieux. Cette dame qui dit habiter les lieux depuis des années affirme que les tentes qui servaient d’abri aux sentinelles dédiées à la sécurité du chantier qui était en cours (dont les travaux ont été depuis suspendus) avaient été enlevées mais un bon matin, elles ont été érigées de nouveau. Un constat que nous avons mené sur les lieux.

Interrogée sur l’auteur du forfait, G.P dit savoir que c’est Aimé-Emmanuel Nibigira. « Ça ne peut être que lui d’autant que depuis ce matin, il nous accuse d’avoir arraché les plants d’arbres lors des travaux communautaires de samedi », soutient la jeune femme.

Ce qui chagrine le plus G.P, c’est la ruelle dont se servaient les habitants qui s’est effondrée avec les travaux de construction entrepris sur les lieux. « Nous n’avons aucune route qui mène à nos habitations. Imaginez si quelqu’un tombe malade et qu’il soit nécessaire de l’amener à l’hôpital en taxi. Ce serait la galère ! »

M.Q, une autre voisine des lieux, se dit indignée quant à l’attitude de M. Nibigira. « Nos plus hautes autorités ont dû faire le déplacement tandis que les hommes en uniforme ont planté des bambous pour protéger la localité. Alors, pourquoi ce monsieur persiste-t-elle à dire que le terrain lui appartient ? », se plaint M.Q.

Contactée, Dévote Nshimirimana, l’administratrice de la commune Muha, se dit dépassée par cette situation. « Franchement, qu’est-ce qui n’a pas été fait pour dissuader ce monsieur de poursuivre ses travaux d’aménagement de ce terrain ? », soutient cette autorité à la base qui précise ne pas vouloir accuser Aimé-Emmanuel d’être à l’origine de l’arrachage des plants de bambous.

L’administratrice avance en outre que l’affaire Nibigira est désormais aux mains de la Présidence de la République.

« Je réclame une mesure administrative écrite »

Joint au téléphone, Aimé-Emmanuel Nibigira déplore les accusations dont il fait l’objet. « Je ne peux absolument pas me rendre coupable de telles choses », se défend-il, sans aucune autre précision.

Selon lui, à lui seul, il ne pouvait arracher des plants d’arbres sur un terrain s’étendant sur 2 ha. Et d’accuser plutôt des habitants de la localité d’être responsables de ce forfait avec la complicité d’un administratif à la base.
« Ils les ont arrachés à l’aube de la journée de ce samedi et quand le chef de la zone Ruyaga les a approchés pour leur demander s’ils avaient l’autorisation d’agir ainsi, ils ont dit avoir été envoyés par la cheffe de quartier Vivianne Kigeme », avance Aimé-Emmanuel Nibigira qui en profite pour nous faire part d’images censées prouver ce forfait.

M. Nibigira dit avoir réclamé à maintes reprises une mesure administrative écrite de la part de l’administration locale, en vain. « Ils ne veulent me la fournir car ils n’en disposent pas tout simplement. Ils agissent en toute illégalité ».
Concernant les accusations de clientélisme sur cette affaire longue comme un bras, celui qui se dit fraîchement rentré après 15 ans de vie à l’étranger, se dit médusé. « Ça fait trois ans que je suis sans travail. Où tirerais-je ma toute-puissance ? Je me suis fait arrêter plusieurs fois et traduit en justice ! Tout cela ne me serait jamais arrivé si j’avais des soutiens très haut placés comme certains le pensent ou le disent à tort ».

Retour sur une affaire qui s’enlise

Sur alerte de la population, le 6 juillet 2021, en compagnie du directeur général de la Police de la Protection civile, de l’administrateur communale de Muha…, le maire de la ville de Bujumbura, CP Jimmy Hatungimana a effectué une descente sur ce terrain. Des ouvriers de M. Nibigira ont reçu l’ordre d’arrêter les travaux.

Le lendemain, une forte délégation des administratifs sous la houlette du maire de la ville de Bujumbura y est retournée. Ils ont réalisé que les travaux se sont poursuivis.

Scandalisé, le maire de la ville de Bujumbura avait été formel. « Les travaux doivent s’arrêter. Les administratifs à la base doivent veiller à cela. Personne n’est au-dessus de la loi ».

Le 24 novembre 2021, Gervais Ndirakobuca, Domine Banyankimbona, Déogratias Nsanganiyumwami, respectivement ministre chargé de l’Intérieur, de la Justice et des Infrastructures, ont effectué une descente conjointe sur le terrain ci-haut mentionné pour faire le constat des faits.

Ils ont eux aussi ordonné que les travaux soient définitivement suspendus. Ensuite, ils ont exigé la réouverture du passage des eaux de ruissellement bloquées et la démolition de toutes les constructions déjà effectuées sur cet espace.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Aimé - Emmanuel NIBIGIRA

    Cher Iwacu

    Encore une fois, je vous demande une opportunité pourque je puisse m’expliquer.

    Je vous ai fait parvenir tous les papiers attestant que ces parcelles m’appartiennent. Y compris des titres de Propriété ainsi que des copies de jugements rendus par les cours et tribunaux competents.

    Hélas, vous n’en faites aucune mention! Comme vient de le dire Monsieur Barekebavuge dans son commentaire, vous laissez vos lecteurs sur leur soif, lorsqu’il s’agit des reportages au sujet de Mr. Nibigira Aimé Emmanuel. Il doit y avoir une raison que seul Iwacu peut nous expliquer.

    Si vous doutez de l’authenticité des copies de jugements que je vous ai transmises, je vous demande de bien vouloir consulter le jugement numéro RC140/2017 rendu par le Tribunal de Résidence de Musaga. Une décision coulée en force de chose jugée, étant donnée que la partie subissante n’a jamais fait appel. Le PV d Exécution est aussi disponible.

    Jusqu’à ce que vous donniez la parole, je garderai patiemment ma torche allumée à la recherche de la déontologie, du professionalisme et de l’impartialité, des valeurs si chères et parfois reconnues au Journal Iwacu.

    Je vous remercie.

  2. Barekebavuge

    Pourriez vous nous expliquer, cher Journal Iwacu, les raisons que possèdent le pauvre citoyen.
    Au Burundi, nous avons une propriété de 2 façons: Achat ou héritage.
    Emmanuel est dans quel cas?
    A t il un titre de propriété?
    Il me semble que vos deux articles pêchent par omission.
    Et puis, un maire et le puissant ministre Ndirakobuca sont venus à tour de role.
    What’s really wrong?

    • Alal

      La thématique des parcelles est une bombe au Burundi plus particulierement à Bujumbura! Certains hauts gradés de l armée et de la police se cachent derrière la population pour torpiller les processus connus pour acquerrir des parcelles! Ils espèrent s enrichir avec la vente de ces dites parcelles! Peut on m epliquer l evolution des prix des parcelles à Bujumbura? Il semble qu 1 are à kajaga est arrivé à 15 millions! Avec le salaire moyen Burundais, avec quoi les burundais achètent ces parcelles? A ce prix, seuls les expat et les hommes d’ affaires peuvent prétendre acheter des parcelles!!!!

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