Le ministre burundais chargé de l’Agriculture, Déo-Guide Rurema a mis en garde les coopératives œuvrant dans la filière café qui s’enrichissent sur le dos des caféiculteurs en détournant l’argent de paiement. Il estime que l’Odeca joue pleinement son rôle dans la relance de la filière café.
Le ministre de l’Environnement de l’Agriculture et de l’Elevage ne mâche pas ses mots. Il met en garde certaines coopératives et sociétés qui n’ont pas encore payé les agriculteurs. Pour Déo Guide Rurema, la société ETS Njebarikanuye Eloi et la Coopérative Twaranyuzwe de Rubirizi ont failli à leurs engagements, ils n’ont pas pu payer les caféiculteurs qui ont vendu leur café cerise chez elles.
« Le gouvernement a dû payer pour ces deux coopératives 1.584.662.200 francs burundais qu’ils n’ont pas donné à nos caféiculteurs », a indiqué le ministre.
D’après lui, des mesures ont été prises pour empêcher que les fonds publics ne soient pas perdus bénévolement et cela a été bien consigné dans une convention signée entre les deux parties.
Selon lui, la population se réjouie du réengagement de l’Etat dans la filière café compte tenu de la manière dont le paiement a été conduit dans un délai prévu et dans la transparence totale.
«Cette satisfaction est motivée par le paiement fait à la veille de la rentrée scolaire et de la saison culturale A, la période où les ménages réalisent des grands projets de développement », estime toujours Déo Guide Rurema.
D’après lui, cette amélioration déjà constatée a été due à la transparence de gestion des fonds reçus qui a caractérisé l’Office pour le Développement du Café au Burundi (Odeca). Jouant sur les chiffres, le ministre de tutelle s’est montré satisfait du taux de commercialisation du café vert soit 63% des prévisions des exportations.
« Jusqu’au 3 décembre 2020, une quantité de 8.906.550 tonnes ont fait entrer dans les caisses de l’Etat 22.264.796 dollars américains », déclare-t-il tout en affirmant que le rapatriement des devises issues de l’exportation du café se fait normalement au fur et à mesure que le café est exporté.
Devant un parterre de journalistes, le ministre de l’Environnement de l’Agriculteur et de l’Elevage a réaffirmé que la campagne café 2020-2021 a débuté dans le contexte de la nouvelle stratégie de redressement, de redynamisation et de pérennisation adoptée par le gouvernement en date du 1 novembre 2019. Pour cette année, l’Odeca va mettre en place des plantations industrielles de caféiers pour servir de modelé à la population.
« Nous comptons installer des plants de caféiers sur 67ha à Cankuzo, Ruyigi et Mwaro pour servir de modèle à la population », a-t-il promu en appelant les partenaires au développement à emboiter le pas déjà franchi dans la relance du secteur café.