Après son retour au Burundi ce 4 mars, le président de l’Olucome Gabriel Rufyiri se dit toujours déterminé à mener la lutte contre la corruption et les malversations économiques au Burundi. Il réclame un débat contradictoire sans violence.
« La situation est grave en matière de lutte contre la corruption au Burundi. L’état des entreprises publiques come la Poste, l’Onatel, la Regideso, la Cogerco est déplorable. C’est inacceptable après presque 60 ans d’indépendance », fustige Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de la lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME).
En outre, il regrette que les routes deviennent de plus en plus impraticables : « A côté de ces routes délabrées se trouvent des buildings en étage appartenant aux individus. On ne peut pas progresser avec cette situation ».
Pour lui, il y a une poignée d’individus qui veut s’accaparer de tout au détriment des millions des Burundais : « Nous sommes dans un pays où un pauvre est appelé à nourrir les riches. On doit tout faire pour que la bonne gouvernance soit une réalité dans le pays ».
Gabriel Rufyiri souligne que la seule amélioration dans la lutte contre la corruption sont les discours du président de la République qui dénoncent tout ce qui ne marche pas.
« En principe, le président de la République ne dénonce pas, il doit agir. Les discours sont bons, mais ils doivent être accompagnés d’actions concrètes », nuance-t-il.
Et d’appeler les dirigeants du pays à accepter un débat contradictoire sur la bonne gouvernance. Pour lui, il faut que chacun dise ce qu’il pense, mais d’une façon polie, honnête et sincère : « Les autorités doivent accepter des critiques. C’est à travers ces critiques que la vérité éclate ».
Le président de l’Olucome exhorte le gouvernement du Burundi de respecter les droits à la liberté d’expression. Néanmoins, il condamne tout acte de violence.
En ce qui est du retour des autres activistes de la société civile burundaise en exil, Gabriel Rufyiri fait savoir qu’ils veulent rentrer, mais rappelle que certains sont jusqu’ici placés sous mandat d’arrêt international. Pour lui, leur retour est une question politique qui doit trouver une solution politique.