Les services de la Primature constatent un relâchement dans la mise en application de la politique du charroi zéro. Selon eux, des cadres de l’Etat, en plus des véhicules affectés à leurs fonctions, continuent de percevoir indument des indemnités kilométriques. Pour Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, c’est un secret de polichinelle depuis 10 ans.
« Il s’observe un relâchement relatif aux modes d’octroi de l’indemnité kilométrique aux bénéficiaires », écrit, aux ministres du gouvernement, le directeur de cabinet du Premier ministre. Selon le Colonel de police Datus Nyandwi, il existe des cadres de l’Etat qui, en plus des véhicules affectés à leurs fonctions, continuent de percevoir l’indemnité kilométrique. « Ceci constitue un paiement indu du moment que l’indemnité kilométrique n’est accordée qu’à un fonctionnaire qui utilise son véhicule à des fins de service. »
Sur ce, la Primature exige un inventaire de tous les véhicules de l’Etat affectés à certaines personnalités en raison de leurs fonctions ainsi que les cadres bénéficiant des indemnités kilométriques. « Dans le cadre de la bonne gestion du charroi de l’Etat, il vous est demandé d’arrêter, dès réception de la présente, le versement de l’indemnité kilométrique aux cadres de l’Etat qui disposent d’un véhicule de l’Etat affecté à leurs fonctions. »
« Cette politique a ruiné le pays. »
Selon le décret du 30 janvier 2013 portant mode d’organisation et de fonctionnement du transport administratif dans la politique du charroi zéro, le charroi de l’Etat a été réduit. Au total, 66 véhicules étaient prévus pour déplacer les personnalités : le président de la République (15 véhicules), la Première dame (3 véhicules), le président de l’Assemblée Nationale (4 véhicules), la dame du président de l’Assemblée (un véhicule), le protocole d’Etat (20 véhicules).
D’après toujours ce décret, les fonctionnaires qui utilisent leurs véhicules à des fins de service public doivent bénéficier des indemnités kilométriques. Il s’agit notamment des ministres, ceux qui ont le même rang, les directeurs généraux, et ceux qui sont nommés par décret.
Que des cadres de l’Etat, en plus des véhicules affectés à leurs fonctions, continuent de percevoir indument des indemnités kilométriques, Gabriel Rufyiri indique que cela se fait depuis 10 ans. Pour lui, la question est de savoir si, avec cette correspondance de la Primature, ceux qui ont été attrapés en train de faire ce genre de choses ont été sanctionnés. « Mais ça dépend de la force et du poids de la personne qu’il a dans le système. Il faut des sanctions sévères et de la rigueur en matière de gestion de la chose publique. Mais cela doit commencer au plus haut sommet de l’Etat. S’ils ne respectent pas la chose publique, comment les simples fonctionnaires vont-ils le faire ? Il faut que les hautes autorités prêchent par un bon exemple. »
D’après Gabriel Rufyiri, la politique du charroi zéro visait la réduction sensible des fonds orientés à l’achat de nouveaux véhicules, à leur entretien et à la gestion rationnelle du charroi de l’Etat. « Avant le démarrage de cette politique, le gouvernement utilisait par an autour de 12 milliards de BIF dans l’entretien et dans l’achat des véhicules. Malheureusement, une fois que cette politique a démarré, c’était un fiasco. Imaginez un gouvernement qui avait la politique de réduire sensiblement le montant destiné au charroi mais ce dernier s’est multiplié presque par 3 pour devenir 32 milliards de BIF dans une année de démarrage de cette politique du charroi zéro. »
Pourquoi ? « C’était une stratégie des mandataires publics qui avaient le droit d’avoir un véhicule et les indemnités kilométriques de voler les véhicules de l’Etat. Le gouvernement avait pris la décision d’amortir les véhicules. Une voiture qui avait une valeur de 100 millions de BIF a été mise à 5 millions de BIF ou 10 millions au maximum. Ces mandataires publics ont raflé ces véhicules. » En plus de ce vol, poursuit M. Rufyiri, ils ont eu une indemnité kilométrique par mois. « Cela a ruiné le pays. »
Après quelques années, indique le président de l’Olucome, ces mandataires publics sont partis avec ces véhicules et d’autres mandataires ont pris leurs places. « Ces derniers ne pouvaient pas travailler sans moyens de déplacement. A chaque exercice électoral, il y a des nouveaux véhicules qui sont achetés au profit de ces mandataires. Celui qui a pensé cette politique mérite d’être emprisonné car c’est un voleur. »
Pour Gabriel Rufyiri, il faut changer cette politique car elle a ruiné le pays. « Malheureusement, c’est le cas de toutes les autres politiques car elles sont étudiées par des gens malhonnêtes qui pensent à leurs propres intérêts. » Gabriel Rufyiri propose au gouvernement d’engager des experts internationaux pour étudier comment cette politique puisse être menée.
Pas de commentaire.
Le concept de charroi zero est bon en soi mais difficile à appliquer dans un pays ou l’on change regulierement les gouvernant. Parfois, les gens sont remplacés qlq mois apres leur nomination. Meme au Rwanda ca n’a pas bien tenu.
Pas besoin d’experts internationaux: il y a des burundais qui peuvent le faire et le faire bien à conditions qu’ils soient écoutés et que leurs recommendations soient prises en compte, le respect des lois en place et la volonté des politiciens et surtout l’ amour du prochain et l’empathie. Tu t’imagines ces montants ennumérés payés aux mandataires publics dont la plupart roulent déjà dans des véhicules de l’état, dont le carburant et la maintenance au frais du contribuable…! Et revenons à l’idenminité de déplacement octroyé aux « petits fonctionnaires » qui ne peut pas même couvrir le deplacement pour 10 jours…!
Experts internationaux pour faire quoi?Fatigué de ces bêtises d’emmener des étrangers faire le travail qui nous revient car c’est notre responsabilité.La mentalité du colonisé doit cesser dans notre pays.Nous devons prendre nous mêmes nos responsabilités et créer un avenir pour nos nombreux enfants sinon le Burundi n’existera plus dans 50 ans.