Dans un atelier du 2 au 3 Décembre, l’association « Femmes unies pour la Paix dans la région des Grands Lacs » forme des femmes venues de 4 provinces du pays sur leur rôle dans la lutte contre les violences armées conjugales. Des témoignages plutôt alarmants sont sortis de cette activité.
Il s’agit de 48 femmes venues des provinces Bujumbura, Bubanza, Cibitoke ainsi que la Mairie de Bujumbura. Elles sont leaders de différentes associations œuvrant dans le domaine de la paix et de la sécurité, de la lutte contre les violences faites aux femmes et du développement.
Selon Ariane KAZE, présidente de l’association, les témoignages recueillis dans les ménages des quatre provinces font état des violences conjugales et quelquefois du recours aux armes.
Dans des exposés des experts dans le domaine des armes, les 48 femmes présentes ont eu une introduction sur des thématiques liées aux armes légères et de petite calibre et aux lois et les conventions internationales régissant le domaine des armes et des droits de la femme.
Des témoignages qui font plutôt froid au dos
« Dans plusieurs ménages à l’intérieur du pays, les modes de vie diffèrent de ceux en ville, les femmes n’ont pas encore droit à la parole, ce sont les hommes qui prennent toutes les décisions, vous comprenez que même en connaissance de la présence des armes dans sa maison, il est difficile d’aller dénoncer son conjoint et de rester seule à s’occuper des enfants. » lance une des femmes participantes à cet atelier.
Pour d’autres, la protection des témoins pose encore problème dans la justice burundaise.
« Le fait de dénoncer son conjoint en cas d’une détention illégale des armes ne nous protège pas en tant que témoin, on est souvent coupable au même point que lui. Alors que des fois nos conjoints détiennent des choses dans nos maisons dont on ignore l’existence. » témoigne N.J .
Pas que des armes à feu…
« La plus grande partie des violences armées que nous subissons en tant que femmes dans nos ménages ne sont pas vraiment liées à des armes à feu, il y a aussi les armes blanches, les couteaux, etc… Comment se protéger maintenant de ces genres d’armes, vu qu’ils ne sont pas interdits par la loi ? »
C’est une des questions posées par les femmes au cours des séances de formation.
85% des incidents armés dans les ménages sont commis aux armes blanches et 15% aux armes à feu selon le coordinateur chargé des affaires juridiques au sein de la CNAP, OPC2 Thomas Ndayikengurukiye.
Ce cadre de la commission nationale permanente de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre estime que les femmes ont un rôle important à jouer en matière de sensibilisation sur le danger des armes dans les ménages.
Une idée partagée par Ndayihimbaze Chantal, la conseillère chargée des affaires politiques de l’administrateur de la commune Mukaza, qui avait représenté l’administration dans cette formation.
« Le danger des armes dans les ménages est réel, nous sommes conscientes que si les femmes s’engagent à lutter contre ce fléau, on le vaincra. Nous faisons des campagnes de sensibilisation dans l’administration mais nous soutenons aussi des initiatives comme celles de l’association « Femmes Unies pour la Paix dans la Région des Grands Lacs ».
La Présidente de l’association FUP/GL, Ariane Kaze se dit satisfaite de l’enthousiasme de ces femmes leaders d’associations et convaincue que les femmes formées au cours de ces deux jours auront un impact dans leur société par le biais de leur associations respectives.