Les supporters du basketball burundais sont impatients de voir leurs équipes en action. Ils se retrouvent souvent frustrés lorsque des matchs tant attendus sont interrompus en pleine partie à cause de la pluie suite au manque d’un terrain couvert. Les joueurs eux aussi expriment leur déception face à cette situation.
Par Louange NEZERWE
« C’est honteux de voir les supporters contraints de quitter sous la pluie alors que certains d’entre eux avaient payé des billets à 20 000 FBu ou même à 50 000 FBu », déplore un supporter.
Les supporters trouvent frustrant de voir un match s’interrompre à cause des conditions météorologiques. Récemment, deux équipes que les supporters qualifient de meilleures au Burundi, à savoir Urunani et Dynamo, ont disputé un match qui a été malheureusement interrompu les laissant dans la désolation, témoigne Jules Igiraneza, un fan du basketball.
« Assister à un match entre les deux équipes rivales Urunani et Dynamo est une expérience incroyable. Le bruit et les chants des supporters qui animent la rencontre sont vraiment incroyables. Malheureusement, lors de la dernière rencontre entre ces deux équipes, il y a plus de deux semaines, alors qu’elles entamaient le deuxième quart-temps, la pluie est venue interrompre notre ambiance. Ce n’est vraiment pas agréable lorsque l’on est dans l’excitation du moment et qu’on voit le match s’arrêter à cause de la pluie. », déplore-t-il.
Pour Jules Igiraneza, il n’est pas facile de payer pour un match et de digérer que le match soit reporté. Pour les jeunes, c’est un réel effort d’acheter les tickets déjà chers pour eux vu le contexte de chômage qui les touche.
« La colère des supportes était évidente. Pour ma part, je comprenais parfaitement. Après tout, il faut payer pour ce genre d’évènements mais ce n’est pas facile. La pluie a duré plus d’une heure. Peu à peu, les supporters se sont retirés, déçus. Le match n’a jamais été rejoué. On sera donc obligé de payer encore une fois pour pouvoir assister à ce match », souligne-t-il.
Des tickets non remboursables
Des supporters sentent le risque qu’avec ces conditions météorologiques, certains pourront être contraints d’annuler la participation à ces matchs d’autant plus que les billets sont non remboursables.
« Pour certains, vivre une telle mauvaise expérience à laquelle s’ajoute la perte de leurs billets non remboursables pourrait diminuer l’envie d’assister aux matchs. Mais, personnellement, je ne céderai pas si le match oppose mon équipe, Dynamo et à Urunani. Seulement, je pourrais être en peu plus prudent en m’informant correctement sur les prévisions météorologiques avant d’acheter un billet. », fait savoir Tony Prudence Nitonde.
Il ajoute que la Fédération de basketball burundais devrait penser à des stratégies pour compenser les supporters en cas d’interruption d’un match en attendant la construction d’un terrain couvert.
Il souhaite alors la construction d’une arène pouvant accueillir au moins 5 000 supporters et équipée d’une toiture. Dans l’entre-temps, il propose de trouver une formule pour rembourser ou des activités alternatives pour compenser les désagréments causés aux supporters.
Les joueurs eux aussi disent que le manque d’un terrain couvert les pénalise surtout quand ils jouent sous un soleil intense.
« Je n’ai jamais joue sur un terrain couvert et c’est fatiguant de jouer sous un soleil intense. Je souhaite que les joueurs burundais aient un terrain couvert et professionnel. Les joueurs ne seront pas ainsi dépaysés de jouer sur ce genre de terrains lors des compétions internationales », souligne Davy Derrick Dushime, un joueur de basketball.
Un projet toujours en cours
En mars 2022, le ministre en charge des sports, accompagné de l’ancien président de la Febabu (Fédération du basketball burundais), avait lancé officiellement les travaux de construction du terrain du Département des sports. Mais, aucune action n’a encore été faite depuis ce jour-là.
« Il est important que la Febabu et le ministère de la Jeunesse et des Sports se concertent pour nous construire un terrain de basketball moderne. Et d’ailleurs, c’était la promesse de l’ancien président de la Febabu, apôtre Jean Paul Manirakiza. En plus, le ministre avait promis de nous construire un terrain d’une valeur de 400 millions de francs burundais », précise Igiraneza.
Par rapport à ces attentes, l’actuel président de la Febabu, Claver Hacimana, indique que le projet de construction d’un terrain de basketball est tellement important si bien que la fédération ne peut pas couvrir un tel projet.
« Les recettes sont inférieures aux charges que la Febabu engage aujourd’hui. Ensuite, le projet est tellement important qu’il ne peut pas être financé par ces miettes collectées à l’entrée d’un terrain non couvert. »
Il fait savoir que le projet de construction d’un terrain couvert est toujours en cours et que les autorités concernées sont sensibilisées avant d’ajouter qu’elles comprennent l’importance d’avoir un terrain couvert.
« L’effort du gouvernement à travers le ministère des Affaires de la communauté est-africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture est très remarquable. Aujourd’hui, les procédures d’obtention du terrain sur lequel sera érigée l’infrastructure sont suffisamment avancées. La Febabu, en collaboration avec le ministère en charge des sports, est à l’œuvre pour pouvoir décrocher un partenariat qui pourrait prendre en charge ces travaux », rassure-t-il
Pour le président de la Febabu, la compétition coïncide avec la saison des pluies et il est impossible de programmer les matchs pendant la saison sèche
« C’est impossible parce que la contrainte majeure est de respecter le calendrier international. En effet, la compétition internationale Road to Bal commence à partir du mois de septembre et le nom de l’équipe qualifiée pour participer à cette compétition doit être transmis au mois d’août. La Febabu présente ses excuses aux fans du basketball pour le désagrément causé par les pluies qui interrompent les matchs »
M. Hacimana souligne que les joueurs et amoureux du ballon orange peuvent espérer qu’un terrain sera construit étant donné que la Febabu le soutient et qu’elle est en train de mettre en œuvre la vision du gouvernement.
Charte des utilisateurs des forums d'Iwacu
Merci de prendre connaissances de nos règles d'usage avant de publier un commentaire.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes, antisémites, diffamatoires ou injurieux, appelant à des divisions ethniques ou régionalistes, divulguant des informations relatives à la vie privée d’une personne, utilisant des œuvres protégées par les droits d’auteur (textes, photos, vidéos…) sans mentionner la source.
Iwacu se réserve le droit de supprimer tout commentaire susceptible de contrevenir à la présente charte, ainsi que tout commentaire hors-sujet, répété plusieurs fois, promotionnel ou grossier. Par ailleurs, tout commentaire écrit en lettres capitales sera supprimé d’office.